Toutes les grandes villes ont une âme, incarnée par un avatar humain, un gardien doté de pouvoirs immenses. New York, elle, en a six : Brooklyn, Manny, Bronca, Venezia, Padmini et Niik. Bien qu'ils aient temporairement réussi à empêcher la Dame Blanche d'envahir la ville, la mystérieuse Ennemie a d'autres tours dans son sac. Un nouveau candidat à la mairie, qui brandit la rhétorique populiste de la xénophobie, pourrait bien réussir à changer la nature même de New York. Pour le vaincre, ainsi que l'Ennemie qui tient les cordons de sa bourse, les avatars doivent s'unir aux autres mégapoles du monde afin de protéger leur univers - et tous les autres - d'une destruction totale.
L’âme des villes
Toute grande cité a une âme et surtout un avatar humain. A New York, il y en a six : Manny (pour Manhattan), Brooklyn, Bronca, Niik, Padmini, Venezia. Il devrait même y avoir un septième avatar pour Staten Island mais Aislyn a déserté… Il faut dire que New York a dû repousser l’assaut d’une ennemie, la Dame Blanche, qui n’a cherché rien moins qu’à l’anéantir. Cet ennemi n’est rien qu’une manifestation de R’lyeh et a réussi à se lier avec Aislyn, ce qui fait enrager les autres. Et le contexte n’est pas bon : les élections municipales approchent et un candidat populiste et xénophobe, Panfilo, mène une campagne efficace en jouant sur la peur. Brooklyn s’oppose à lui mais le combat est d’une nature bien plus gigantesque et concerne le multivers. New York a besoin d’alliés…
Un roman très ambitieux
Voici le deuxième volume du cycle Mégapoles, qui a débuté avec Genèse de la cité (J’ai lu, 2021) et est né de la plume de N.K. Jemisin, créatrice de l’excellent cycle des Livres de la Terre fracturée dont on a dit autrefois le plus grand bien. Ici, c’est plus touffu, plus dense mais aussi important. Jemisin a choisi de personnifier les grandes villes et a fait montre d’une ambition déroutante (n’incorpore-t-elle pas une dimension lovecraftienne dans son œuvre ?). Reste que ce roman n’est pas une lecture facile et déroute parfois. Némésis de la cité est en tout cas supplémentaire du talent singulier de N.K. Jemisin.
Sylvain Bonnet