Une légende des comics
Né en 1946, Walt Simonson a commencé sa carrière dans le monde des comics chez DC en illustrant Manhunter, sur scénario d’Archie Goodwin, ou quelques Batman. C’est cependant chez Marvel que Simonson a imposé son style graphique très expressif et dynamique, influencé par Kirby, sur des séries comme Fantastic Four, X-factor (scénarisé par sa femme Louise) et surtout Thor : il a écrit et dessiné une quarantaine de numéros, redéfinissant le personnage et revisitant avec génie la mythologie du Dieu nordique. Il y a quelques années, l’éditeur IDW a publié une mini-série, Ragnarök où Simonson revient sur le personnage de Thor, apparemment loin de sa version Marvel.
Après l’apocalypse
Des siècles après la chute d’Asgard et la mort des Dieux, un petit groupe mené par l’elfe noir Brynja est recruté par Myrkr, une créature étrange. L’enjeu est simple : s’infiltrer la forteresse de Kliffborg et détruire la dépouille d’un dieu mort. Brynja accepte pour sauver sa fille Dryfa et lui garantir l’immortalité. Brynja trouve la forteresse et réussit à y pénétrer. Mais voilà le dieu mort se réveille : il n’a plus de mâchoire, sa peau a la couleur de la pierre mais il s’agit bien de Thor, aidé de son marteau Mjölnir. Thor tue Brynja mais, touché par son courage, accepte de protéger sa fille Dryfa. Il lui reste maintenant à comprendre le monde tel qu’il est : tout a changé, il est le dernier dieu…
Attention chef d’œuvre
Ce premier volume de Ragnarök (la suite est prévue en novembre) est un pur bijou pour tout admirateur de Simonson. On retrouve l’énergie et le dynamisme de son coup de crayon avec plaisir. Enfin, on le sait passionné par la mythologie scandinave et il apporte ici un complément à son légendaire passage sur la série Marvel Thor où il avait déjà donné sa version du Ragnarök (avorté, malgré la disparition d’Odin). Le ton mélancolique de l’histoire (voir la scène où Thor revient en Asgard et découvre la dépouille de Sif et de ses enfants) touche aussi le lecteur. Rien à redire ou plutôt si : lisez et savourez cet album.
Sylvain Bonnet