Une maison de feu

Une maison de feu de Silène Edgar, le début d'une trilogie qui s'annonce très intéressante...

Une autrice ancrée dans tous les genres de l’imaginaire

À l’origine professeure de français, Silène Edgar s’est surtout faite connaître par ses romans pour la jeunesse, la trilogie Moana par exemple, dans la fantasy ou le roman historique. Elle écrit aussi pour les adultes, par exemple avec les Affamés (J’ai lu, 2019), où elle décrivait les dérives totalitaires de notre société démocratique dans un futur proche. Une maison de feu est plus ancrée, comme on va le voir, dans la Fantasy.

L’enfant de la peur et de l’espoir

Bienvenue à l’ombre du soleil de Monos où un très grand nombre d’îles et d’atolls accueillent les humains. Dans l’une d’elle, Noun officie comme mage protecteur du village où il vit, près d’un volcan autrefois très menaçant. C’est la fête de Diké, Noun observe les équilibres au sein de la population, les couples qui se font et se défont, les tensions aussi. Car Noun est le gardien de l’équilibre en tant que mage. Mais il a l’esprit un peu ailleurs, sa compagne Tahora est en train d’accoucher et met au monde une petite fille, Aïone. Différente à cause de sa peau bleue, de ses cheveux de feu et surtout de sa capacité hors du commun à grandir bien plus vite que les autres enfants. Sa naissance coïncide avec le réveil du volcan. Noun sait pertinemment que la naissance d’enfants à la peau bleue est un mauvais signe. Et puis ses autres enfants, au contact d’Aïone, développent des pouvoirs… Enfin, si les mages de la plus grande île, Polis, apprennent l’existence d’Aïone, ils la leur enlèveront. En père aimant, Noun choisit de ne rien dire et de la cacher. Combien de temps cela pourra-t-il durer ? Les catastrophes commencent d’ailleurs à s’enchaîner…

Le premier volume d’une trilogie

Voilà donc avec Une maison de feu le début d’un cycle. Silène Edgar, disons-le, maîtrise son domaine et livre un roman bien construit, avec sa dose de rebondissement et l’initiation à un univers parfois déroutant et où règne une forme de magie. Ce roman nous offre la description d’une famille plutôt moderne (l’un d’entre eux, à la fois homme et femme, deviendra l’équivalent d’un non-binaire), dans l’air du temps comme on dit, qui satisfera un lectorat engagé sur ces questions. Et pourquoi pas ? En ce qui concerne l’histoire, elle est bien faite mais, conçue pour se développer sur trois volumes, il faudra attendre la suite pour juger de l’ensemble. Cependant, ce roman se lit bien et n’est pas sans charme.

Sylvain Bonnet