La maison Usher

L'adaptation de La maison Usher de Jean Dufaux et Jaime Calderon est une relecture habile de l'histoire d'Edgar Allan Poe

Une famille maudite

Damon Price perd une grosse somme d’argent au jeu et doit absolument trouver de quoi rembourser son créancier, King Leon. Il accourt chez une jeune femme, Nina, une prostituée très amoureuse de lui. Elle n’est pas assez d’argent et accepte de recevoir un client… particulier qui la fouette jusqu’au sang. Price jure de la venger, cherche un autre moyen, croise un écrivain qui semble savoir ce qui l’attend. Il finit par prendre une mystérieuse berline qui l’emmène chez son cousin, Roderick Usher. Ce dernier vit seul depuis la mort de sa sœur Madeline. Cette dernière est censée avoir écrit à Damon une lettre que ce dernier n’a pas reçu. Elle n’échappe cependant pas à King Leon et à ses sbires lors de leur fouille de ‘l’appartement de Damon : ils partent pour la maison Usher pour lui régler son compte. Pendant ce temps, Price commence à entendre la voix de Madeline qui l’appelle…

Une relecture habile

Jean Dufaux, scénariste de La complainte des landes perdues (mais aussi de L’onde Septimus dans la série Blake & Mortimer avec Antoine Aubin au dessin) propose ici une relecture de la nouvelle d’Edgar Allan Poe (il fait même de ce dernier un personnage de son récit) en se plaçant du point de vue du narrateur. C’est habile, y compris lorsqu’il explicite les motivations de Roderick. Le dessinateur espagnol Jaime Calderon livre des planches sombres, assez réussies y compris dans les moments où l’histoire glisse franchement vers le fantastique. Le résultat est intéressant et maîtrisé : un exercice de style réussi.

Sylvain Bonnet