Le duo diabolique formé par Brubaker et Phillips nous entraine ici dans un récit satanique noir, où deux agents du FBI, dont une femme liée à des pratiques sataniques dans les années 1980, doivent retrouver, coûte que coûte, un tueur fou...
On ne guérit jamais de son enfance
Nathalie Burns est une détective chevronnée. Elle vient de retrouver une gamine embarquée dans une secte et qu’elle cherche à rendre à ses parents. Mais la gosse s’enfuit et la voici arrêtée par la police. C’est l’agent du FBI West qui vient la libérer car le passé de Nathalie l’intéresse. Enfant, Nathalie Burns a dénoncé dans les années quatre-vingt avec cinq de ses camarades les pratiques sataniques qui se déroulaient dans leur centre de vacances. Mais Nathalie ne sait plus si cela a réellement eu lieu ou si elle en a été persuadée par les psychiatres. On les appelait les six de Satan et cette histoire a en tout cas pourri sa vie. Quand elle apprend que ses anciens camarades sont tués les uns après les autres, elle accepte d’aider West. Mais elle n’est pas au bout de ses ennuis, une autre secte a été montée par l’autre survivant des six de Satan, Blake Snyder, et West n’est pas ce qu’il dit être…
Encore une réussite du duo Ed Brubaker/Sean Phillips
On ne présente plus Ed Brubaker, scénariste américain aussi à l’aise dans le fantastique (la série Fatale) ou le polar (Reckless), souvent en compagnie du dessinateur Sean Phillips. Ici, ils signent un récit acide, un polar très noir qui emmène dans les tréfonds puritains de l’Amérique, avec cette fascination pour Satan (il faut se souvenir de certains films des années soixante-dix ou quatre-vingt comme Amityville par exemple). Le personnage de Nathalie Burns émeut, on se demande comment elle a fait pour se construire. Il faudra un jour que Brubaker écrive un roman, il en a les capacités.
Sylvain Bonnet