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Centenaire de naissance de Theodore Sturgeon : 1918 - 2018
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Centenaire de naissance de Theodore Sturgeon : 1918 - 2018

Théodore Sturgeon, qui a été publié durant l'Âge d'or de la science-fiction, n'est jamais vraiment sorti de l'ombre dans laquelle ses romans ont évolués.

Il a pourtant eu une influence considérable sur les grands noms du genre, inspirant le travail de Ray Bradbury. On rejette parfois la faute de sa méconnaissance sur les prix spécialisés, apparus tardivement dans la publication de son œuvre (bien qu’il ait été distingué du Prix Nebula et du Prix Hugo pour sa nouvelle courte, Sculpture lente).

Auteur de science-fiction à l’exquise sensibilité qui plaçait le genre humain au centre de son oeuvre, il fête aujourd’hui le centenaire de sa naissance. L’occasion pour nous de vous faire découvrir son univers en cinq textes marquants de l’écrivain Theodore Sturgeon

 

Cristal qui songe, éd. J'ai lu


Cristal qui songe est un roman publié en 1950. La dernière édition date de 2018 chez J'ai lu, avec la traduction de Alain Glatigny révisée par Pierre-Paul Durastanti.

Le roman, à mi chemin entre le fantastique et la science-fiction qui aborde les thématiques de l’enfance et de l’anormalité, raconte l’histoire de Horty, renvoyé de l’école parce qu’il mangeait des fourmis. Pour le punir, son père adoptif, violent physiquement et psychologiquement, le séquestre dans un placard et lui sectionne au passage trois doigts. L’enfant, ne supportant plus sa maltraitance, s’enfuit avec seulement son diable à ressort aux yeux de cristal et trouve refuge dans un cirque de phénomènes.  

Accueilli dans sa roulotte par l'artiste naine Zena, il apprendra vite à se méfier du directeur du cirque, le misanthrope et malsain Pierre Ganneval. Surnommée « le Cannibale », celui-ci mène d’étranges expériences sur des cristaux dont lui seul semble avoir percé le secret. 

Vous pouvez lire la critique de Xavier Vernet sur Actusf ici

 

 

Les plus qu'humains, éd. J'ai lu


Les plus qu’humains est un roman paru en 1953. Il est publié aux éditions J'ai lu avec une traduction de Michel Chrestien. 

La deuxième œuvre la plus connue de Theodore Sturgeon, Les plus qu’humains, est un recueil de trois nouvelles se déroulant dans les même univers et formant une histoire complète. Toutes trois sont tissées elles aussi autour de la thématique de l’enfance et l’anormalité : L’Homme qui a perdu la mer, Étincelle, Le Professeur et l’ours en peluche

Theodore Sturgeon raconte ici, comme dans Cristal de songe, l’histoire de rebuts de la société. Le roman met en scène six personnages, cinq enfants et un adulte : l’Idiot, Jennie, petite fille modèle qui possède un don de télékinésie, Bonnie et Beany, des jumelles qui disparaissent quand elles le désirent, Bébé, un enfant surdoué et Gerry, un orphelin télépathe. Ils décident d'un commun accord de vivre tous ensemble puisque la société ne veut pas d'eux. Unis par l'amour et leurs différences, ils vont former un groupe en parfaite osmose et devenir les plus qu'humains.

Les Plus qu'humains a reçu l’International Fantasy Award en 1954. Vous pouvez lire ici la chronique de Xavier Vernet

 

 

Les Talents de Xanadu, éd. J'ai lu 


Les Talents de Xanadu est paru en France en 1972 au éditions J'ai lu. La traduction est de Michel Deutsch. 

Il s’agit d’un recueil de nouvelles parues de 1948 à 1958 aux États-Unis et, dans un une version exclusivement francophone, chez J’ai lu en 1972. Recueil de nouvelles de science-fiction, celui-ci présente des mondes et des histoires d’une tendre sensibilité et d’une grave dureté à la fois. 

Ce recueil figure un bon panorama de l’écriture et des thématiques de Theodore Sturgeon. Les différentes nouvelles qui le composent sont : De Plynck à Planck, Les Talents de Xanadu, L'Hôte parfait, L'Amateur de cimetières, L'Autre Homme, Le ciel était plein de vaisseaux, Maturité et Mémorial

Cette édition des Talents de Xanadu en langue française n'est plus disponible que sur le marché de l'occasion. 

 

 

Un peu de ton sang, éd. Folio SF


Un peu de ton sang a été publié en 2008 en France aux éditions Télémaque, puis en poche en 2010 chez Folio SF. La traduction est de Véronique Dumont et Odette Ferry.

Cette anthologie rassemble des textes publiés au début de la carrière d’écrivain de Théodore Sturgeon, lorsqu’il flirtait alors avec le fantastique et l’horreur. Et ces histoires-là sont particulièrement sombres et inquiétantes...

Deux nouvelles d’horreur psychologique, Un peu de ton sang et Je répare tout composent ce recueil et réinventent des mythes et font frissonner. Voilà une façon atypique de découvrir ce grand auteur classique.  

 

 

Sculpture lente, dans Théodore Sturgeon : romans et nouvelles, éd. L'Omnibus


La nouvelle Sculpture lente a été publiée pour la première fois en français en 1971 dans la revue Galaxie. La dernière parution date de 2005 aux éditions L'Omnibus, Theodore Sturgeon : Romans et nouvelles. La traduction est de Frank Straschitz.

Le récit décrit la rencontre de deux êtres : une jeune fille et un ingénieur surdoué, dont l'idéalisme s'est heurté à la société. Le texte a été deux fois primé : il a reçu le prix Nebula de la meilleure nouvelle longue en 1970 et le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1971.

 

Argyll mémoire, dans Theodore Sturgeon : Romans et nouvelles, éd. L'Omnibus


Argyll : mémoires a été publié pour la première fois en français aux éditions L'Omnibus, Theodore Sturgeon : Romans et nouvelles en 2005. La traduction est de René Beaulieu. 

Parce que l’œuvre de Theodore Sturgeon prend une toute autre couleur à la lumière de sa vie, Argyll, peut être une lecture d'entrée ou de sortie de l'oeuvre de Theodore Sturgeon. Essai autobiographique, il y explore sa relation avec son beau-père autoritaire, qui l'humiliait et le maltraitait. 

Une grande partie de sa littérature étant thérapeutique, notre perception de ses thématiques et ses motifs se métamorphose au regard de cet essai. Et si l'on est un lecteur qui souhaite comprendre l'apport de l'auteur dans son oeuvre, l'on saisit mieux l'importance de l'enfance, de la différence et du rejet grâce à ce texte court. 

 

Pour approfondir la rencontre avec Theodore Sturgeon, nous vous invitons à lire l’interview retranscrite sur Actusf datant de 1972, menée par Patrice Duvic pour la revue Galaxie (2ème série), #103.

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