- le  

A l'état de nature

Aux éditions : Collection :
Date de parution : 25/06/2019  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

A l'état de nature - Damon Knight

Un écrit du XXe

Damon Knight en est à ses premiers succès d’auteur lorsque sort, en 1954, “A l’état de Nature”, une nouvelle qui sera par la suite augmentée pour en faire ce petit roman (à peine 150 pages). Une longue carrière d’auteur de roman de SF suivra ensuite jusqu’à son décès en 2002. Une de ses nouvelles sera par ailleurs adapté au petit écran par l’émission de Rob Serling : The Twilight zone. Je vous laisse deviner l’épisode.......... Servir l’homme.

Le retour à la nature :

Alvah est un acteur à succès de la cité-état de New York si charismatique que le gouvernement l’envoi en mission pour sauver la ville. Il doit alors la quitter, elle et son confort pour le territoire des Bourbeux et les rendre dépendants à leur technologie. Ce qu’Alvah va découvrir dépasse tout ce qu’il avait pu concevoir jusqu’alors...

Un roman qui ne va pas au bout de son idée :

Datant de 1954, ce roman accuse son âge. Si on ne peut franchement pas en blâmer son auteur qui s’est illustré par la suite à plusieurs reprises, il ne va pas assez loin et simplifie trop les choses.

En effet, je n’ai pas lu ce récit comme un bouquin de science-fiction un peu léger mais presque comme un essai ou un roman d’anticipation. C’était pour moi, une histoire qui devait faire réfléchir (et elle m’a fait réfléchir). Il fallait donc que tout semble cohérent et bien pensé... Le pitch nous laisse à penser que l’idée sera de démontrer les excès et les limites d’une technologie devenue omniprésente et qu’il ne faut pas couper ce lien incroyable qui relie l’Homme et la nature. Au lieu de ça, si l’auteur nous explique bien que les villes sont vouées à s’anéantir elles-mêmes, ce qui, en tant que lecteur, me semblait parfaitement cohérent, Damon Knight avance que la porte de sortie serait le retour à la nature, mais à une nature modifiée afin de combler l’homme.

Il n’y a alors plus d'autre différence entre la machine et la nature que le caractère inerte ou organique de la technologie permettant à l’Homme de s’affranchir, justement, des contraintes naturelles! Les protagonistes se libèrent de la technologie mécanique oui, mais seulement parce qu’ils contrôlent l’ensemble des procédés biologiques et génétiques qui leur permettent de remplacer la machine. Par exemple : les poignées de portes ne sont plus fabriquées à la chaîne, elles poussent sur les arbres ! En réalité, il n’y a rien de symbiotique dans ce récit. Et l’idée même du roman n’aboutit pas, car on ne traite finalement que de la meilleure façon pour l’Homme de s’affranchir des contraintes de la nature.

Déçu donc! Je m'attendais à quelque chose d’intellectuellement puissant et déroutant, et, si c’était intéressant, ce n’était pas non plus d’une pertinence inouïe... Il a probablement mal vieillit...

Je dirais néanmoins, que sachant cela, ce récit reste intéressant et vaut le détour! En effet, je ne vous donne qu'une perception très personnelle des enjeux discutés dans cet ouvrage. L'angle d'attaque de l'auteur, s'il peut ne pas satisfaire, invite néanmoins à se questionner, ne serait-ce que pour que l'on puisse argumenter son désaccord. N'est-ce pas là, finalement, le but de tout roman d'anticipation? (Vous avez quatre heures).

Partager cet article

Vous pourriez être intéressés par

Qu'en pensez-vous ?