Christophe Siébert est né en 1974 à Millau. Ecrivain, poète et performeur, il commence à se faire connaître au début des années 2000, notamment grâce à de nombreuses publications dans des revues alternatives. Son premier roman, J'ai peur (2007) paru chez La Musardine marque son entrée dans la scène littéraire. Avec Métaphysique de la viande (Au Diable Vauvert) un ouvrage comprenant deux courts romans Nuit noire et Paranoïa il reçoit le prix Sade 2019. Un titre qui laisse des lecteurs tantôt admiratifs, tantôt dégoutés, nous indiquera alors, à l'image du recueil de nouvelles Papi jute dans la sauce aux câpres (La Belle époque 2015), qu'il ne s'agit pas d'un auteur dont on peut laisser les livres entre toutes les mains. Et bien sachez qu'il en est de même pour Images de la fin du monde, premier tome des Chroniques de Mertvecgorod qui nous plonge dans une bien sordide littérature de l'Imaginaire.
Fin du monde ambiance post-soviétique
28 avril 2025, L'organisation terroriste du Sit et son gourou, Nikolaï le Svatoj sont responsables de attentat le plus meurtrier de Mertvecgorod ayant causé la destruction d'un échangeur autoroutier et de l'ossuaire de la Zona, faisant plus de 8 000 morts et 30 000 blessés pour au moins 5 000 disparus.
Un récit sordide mais prenant
Ce premier tome des Chroniques de Mertvecgorod s'amorce comme une parfaite mise en bouche de l'univers dans lequel l'auteur nous convie. Chaque chapitre nous invite à rencontrer des personnages tous plus ignobles les uns que les autres, souvent pitoyables dans une atmosphère oppressante, glauque et totalement infâme, ayant pour cadre une cité gangrenée par la corruption et où survit tant bien que mal une population dans des conditions misérables et déplorables où sévit trafics de drogues, d’organes, meurtres et prostitution à foison. Quand bien même il faut avoir l'estomac bien accroché et les nerfs solides pour arriver à y trouver un certain "plaisir" que les amateurs de ce genre de littérature apprécieront, mais qui, il faut le reconnaître, encore une fois, ne peut plaire à tout le monde.
Mais pour ma part, pour le dire vulgairement que j'ai bien kiffé cette entame. J'ai eu le sentiment de lire dans ces chapitres l'illustration d'un esprit débridé qui n'avait rien à prouver à qui que ce soit, qui s'est ainsi permis de cracher la purée à loisir en nous contant cette histoire. C'est un récit apocalyptique dystopique d'une grande brutalité qui ravira les amateurs du genre. Pour les amateurs de l'époque soviétique d'une part (dont je suis, forcément), et de roman noir d'autre part. Mertvecgorod est la parfaite illustration de la déchéance dans toute sa splendeur avec toutes les horreurs qui s'y accompagnent. Et ma foi, ce fut fort appréciable.
Images de la fin du monde fait écho à ce qui pourrait nous arriver dans un genre de scénario très pessimiste, mais qu'on devine crédible dans certains cas de figures extrêmes. Dans le fond, on peut trouver la tonalité du récit exagérée, mais en fait, pas tant que ça (cf. Coucou Pascal !)
Bref, à vos risques et périls pour la suite !
