A l'occasion de la sortie de Cuits à point d’Élodie Serrano aux éditions Actusf, l'autrice revient sur l'écriture de ce nouveau roman.
Actusf : Cuits à point sort prochainement aux éditions Actusf. Quelle a été l’idée à l’origine de ce roman ?
Elodie Serrano : Alors je le dirais volontiers, mais ce serait spoiler. On dira que j’avais une image assez claire de la scène du milieu du roman et que de là je suis partie en me demandant quel genre d’intrigue pourrait m’y mener. Oui, je sais, cette réponse est probablement très frustrante, lisez le roman ?
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?
Elodie Serrano : Ça c’est plus facile !
Le duo de héros sont démystificateurs de leur état : ils enquêtent sur les phénomènes surnaturels et démontrent l’arnaque derrière. Car il y a toujours une arnaque, non ? Un jour, leur réputation fait qu’on les convoque pour une enquête au motif des plus atypiques : il faut chaud, à Londres. Très chaud.
Actusf : Deux héros pour un duo de choc avec Gauthier Guillet et Anna Cargali ! Comment les avez-vous créés ? Ce sont-ils imposés d’eux-mêmes ? Ont-ils suivi la route que vous leurs aviez tracé ou vous ont-ils surpris ?
Elodie Serrano : J’ai une tendresse toute particulière pour les personnages ronchons, donc Gauthier est arrivé presque d'une pièce. Anna aussi, je ne pouvais pas ne pas avoir une héroïne au caractère bien trempé. Sur cet opus, ils ont été assez sages, ce sont plutôt les personnages secondaires qui ont parfois décidé qu’ils étaient plus importants que ce que je les avais laissé être.
Actusf : Comment avez-vous composé votre univers ? Avez-vous du faire beaucoup de recherches ? Pourquoi choisir Londres ?
Elodie Serrano : Si on considère que je suis globalement fâchée avec les recherches quand j’écris, oui, beaucoup trop ! En réalité, pas tant que ça. J’ai toujours été attirée par le Londres du 19eme, donc l’esthétique je l’avais déjà à l'esprit. Malgré le statut uchronique du Londres que je décris, j’ai parfois dû vérifier la date d’invention de certains éléments, ou le plan de la ville à l’époque concernée. Du détail technique qui donne un peu plus de crédibilité à la ville telle que je la décris.
Actusf : L’imaginaire est un genre qui semble vous tenir particulièrement à cœur. Est-ce parce que cela vous permet de vous exprimer plus facilement ? D’aborder des sujets qui vous semble importants (je pense en particulier au réchauffement climatique) ou tout simplement de vous amuser et de divertir les lecteurs ?
Elodie Serrano : J’avoue volontiers lire et écrire de l’imaginaire à la base par volonté d’escapisme. Le monde que je vis au quotidien, cela ne m’intéresse guère de le retrouver dans mes lectures et mes récits. J’aime l’aventure, la découverte, l’inconnu. Ce qui a besoin d’imaginaire pour être. J'écris avant tout pour divertir et me divertir (même si cela évolue avec le temps), et mes idéaux... eh bien il se fraient un chemin bien malgré moi dans mes écrits.
Actusf : Avez-vous eu des sources d’inspiration en particulier, littéraire ou/et cinématographique ?
Elodie Serrano : Comme je le disais plus haut, j’ai toujours eu un certain attrait pour le Londres du 19eme, allez savoir pourquoi. Et l’Angleterre victorienne de façon plus générale. C’est ainsi que je me suis prise de passion pour Anne Perry alors que je ne lis pas de romans policiers en général. Et que globalement, tous les films d’époque m’intéressent tout particulièrement.
Actusf : Vous écrivez aussi des nouvelles. Avez-vous un genre préféré ? Nous imaginons que l’écriture d’un roman et de nouvelles doit être très différent. Quelles sont les particularités de ces exercices ?
Elodie Serrano : Chaque format a ses spécificités. Dans une nouvelle, je peux aller droit au but, malaxer une idée forte, me permettre de ne pas me noyer dans les descriptions. Dans un roman, j’ai au contraire la place de soigner mes personnages et de m’attacher à eux. De déployer un univers, de dérouler une intrigue avec des rebondissements. Je passe de l’un à l’autre sans difficulté, guidée par les idées que me souffle Muse, ou l’envie de faire un texte vite bouclé versus le besoin de me plonger dans un univers pour un long moment. Donc je n’ai pas vraiment de préférence, c’est selon l’humeur !
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Peut-on imaginer une suite à Cuits à point ?
Elodie Serrano : En ce moment, j’ai deux space opéras sous le coude auxquels j’essaie de trouver éditeur à leurs pieds. Le premier à base de dinosaures qui se rebellent contre le parc qui les a créés, le second avec une contrebandière qui doit faire disparaitre l’héritier du trône de Nouvelle-Angleterre et se retrouve mêlée à des histoires pas nettes.
Concernant l’univers de Cuits à point, j’ai pas mal d’idées pour deux autres ouvrages. De nouvelles enquêtes, l'une à Séville (encore une histoire de méteo, nuageuse, cette fois-ci) et l’autre à Paris (une affaire de fantômes, mais pas aussi classique qu'on pourrait le croire). Nous verrons bien si elles verront le jour.
Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?
Elodie Serrano : Je commence dès le 22 février à Yggdrasil, à Lyon. Puis je serai à Livre Paris le 21 mars et au salon du livre de Saint Marcellin le 22 mars. Enfin, je serais présente à Grésimaginaire les 4 et 5 avril. Pour la suite, c’est encore en discussion.