Une série qui dure
Jour J est une série uchronique lancée en 2010 par le trio Fred Duval/ Jean-Pierre Pécau/Fred Blanchard et qui a conquis de nombreux fans par l’agilité de ses scénarii. Notons tout de même que la réussite d’un album dépend souvent du dessinateur invité. Ici, pour ce 2e tome d’une série de trois volumes, ils ont fait appel à Jean-Michel Ponzio, connu pour son travail sur des séries comme Black Lord chez Glénat, Simak aux Humanoïdes associés ou Le protocole Pélican chez Dargaud. Alors quel résultat pour ce 39e volet ?
Goulag lunaire
Bienvenue en 1980 dans un monde où la révolution communiste a conquis l’Europe dans les années 1920 et où l’ingénieur Werner Von Braun a permis aux rouges de conquérir la Lune en 1940 ! L’URSSE (Union des Républiques Socialistes Soviétiques Européennes) tire sa richesse de l’hélium 3 dont notre satellite regorge. Pour l’exploiter elle y a construit un goulag où elle a envoyé des criminels, des inadaptés et des contrebandiers comme Félix Arden. Ce dernier s’est fait prendre près d’Hambourg en voulant transporter une jeune fille vers l’Angleterre décadente. Il survit en trafiquant ici et là, par exemple en revendant des cassettes de ce groupe capitaliste nommé Beatles. Sur sa route, il croise Babette Goss, une agitatrice. Car il se passe de drôles de choses sur la Lune où une autre révolution se prépare pour mettre à bas l’URSSE…
L’uchronie, un plat si délicieux
Lune rouge est un album qui fonctionne bien à partir du démarquage d’une réalité que nous connaissons, celle de l’URSS. Le graphisme de Jean-Michel Ponzio est assez réussi, sorti tout droit de la série Simak qu’il a illustré pour les humanoïdes associés. C’est rétro, sombre et futuriste à la fois, le décor de la lune évoquant un gigantesque combinat. Sympathique donc, avec en plus une très belle couverture de Manchu.
Sylvain Bonnet
