Le succès d’une formule

La série Jour J en est déjà à son trente-cinquième volume, preuve d’un intérêt soutenu du public pour les variations historiques base d’uchronies en tout genre. D’assez bonne tenue scénaristique, la série a connu ses hauts (citons Les russes sur la Lune ! ou Apocalypse sur le Texas) et ses bas, plus dus à des problèmes graphiques. Car la série inégale de ce point de vue. On passe ainsi de Philippe Buchet (Sillage) pour le premier tome au très inégal Igor Kordey. Les fantômes d’Hispaniola se veut une variation autour de la fameuse révolte des esclaves à Saint Domingue. On va donc voir ce que ça vaut.

Vaudou et libération des esclaves

1802 : les troupes françaises tentent de reprendre le contrôle de Saint Domingue. Des noirs révoltés libèrent Toussaint Louverture qui en profite pour reprendre les rênes de son peuple et de l’île. L’homme qui l’a libéré est un blanc, un irlandais nommé Walker. Ce rebelle né part bientôt dans le sud des Etats-Unis pour semer les graines de la révolte. Il est le bizango qui apparaît la nuit pour rendre la justice et surtout pousser les esclaves à la rébellion. Tout cela va dans le sens des intérêts de la couronne britannique, qui n’a jamais digéré l’indépendance de ses colonies. Qui est donc Walker ? Est-il seulement vivant ?

Une bonne histoire

Les fantômes d’Hispaniola est une bonne histoire, réutilisant le vaudou et tout l’arrière-plan historique de l’esclavage colonial. Le graphisme de Dim. D est particulier, parfois déroutant. Mais au final, il set l’intrigue efficacement, surtout au moment du dénouement. On est donc face à un album qui tombe plutôt du bon côté de la série. A lire donc.

Sylvain Bonnet