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Les Rats dans les murs

Langue d'origine : Anglais (US)
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 12/10/2020  -  livre
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H. P. Lovecraft - Les Carnets Lovecraft : Les Rats dans les murs

Howard Phillips Lovecraft est une figure qu'on ne présente plus, auteur de l'horreur indicible par excellence, on lui doit notamment tout l'univers du mythe de Cthulhu, et c'est déjà pas mal.

En revanche, une personnalité qu'on connaît moins c'est Armel Gaulme, un illustrateur diplômé de Pennighen en 2003. Il débute sa carrière en alternant les missions de graphisme de typo et d'illustrations pour l'édition et la presse jeunesse. Les Carnets Lovecraft, c'est une aventure initiée avec la nouvelle Dagon chez Bragelonne, qui lui permet de conjuguer son affection pour les carnets de croquis et sa passion pour Lovecraft. Et ça tombe bien !

Lovecraft en images

Les Rats dans les murs, c'est une nouvelle qui nous conte l'histoire d'un héritier des De La Poer, qui en 1923 a comme projet de rénover un bien familial, le prieuré d'Exham. Situé au sommet d'une falaise, le prieuré n'a pas cessé d'être sujet aux superstitions les plus étranges dans les environs. L'héritier souhaite pourtant absolument mener son projet jusqu'à son terme et souhaite investir la demeure. Néanmoins, d'étranges événements vont alors le faire basculer dans le plus profond désarroi…

Illustrer l'indicible ?

Le choix de Bragelonne de faire des nouvelles de Lovecraft comme de véritables livres-objet a de quoi séduire. Ici, loin des clichés noirs ou rouge, mais une tonalité plus douce, plus surprenante, cette couverture vert amande surplombée d'une typo noire assez sobre. L'ouvrage s'aperçoit bien dans un rayonnage, et la formule agit de manière plutôt convaincante, car Armel Gaulme en est est déjà à sa cinquième collaboration dont Le Molosse avec Bragelonne, dont  (et Lovecraft, qui a bien dû accepter lui aussi !) une manière de rendre l'auteur sans doute plus accessible, avec un texte aéré et des illustrations en toute sobriété, bref des carnets crayonnés lovecraftiens !

Dans cette nouvelle très inspirée d'Edgar Allan Poe (pour lequel il vouait une grande admiration), nous trouvons de nombreux parallèles avec La Chute de la Maison Usher et si j'ai trainé à pondre cette chronique, c'est en partie parce qu'il me fallait absolument moi aussi la parcourir. En chroniqueuse assidue j'ai d'abord lu un peu de Poe, pour me replonger ensuite dans Lovecraft. Les parallèles sont évidents, tout d'abord avec l'idée de la demeure héritée et des malheurs ayant trait à la lignée des deux protagonistes… pour le reste, je n'en dirais pas plus et je vous invite à faire de même pour me concentrer uniquement à vous parler de la nouvelle.

Les Rats dans les murs permet également de mettre en lumière une autre passion de Lovecraft, celle des chats, qui, tout comme le narrateur, font également figure d'acteurs à part entière dans la nouvelle. Les facteurs sont les témoins des horreurs dont est victime le prieuré d'Exham, lanceur d'alerte, Lovecraft nous rappelle avec bienveillance, qu'il est de bon ton de faire confiance aux chats et d'être attentifs à leurs signaux.

Les illustrations d'Armel Gaulme rendent bien hommage à l'auteur, et je crois que ça lui aurait fait plaisir d'inspirer tant d'artistes comme lui (et nombreux ils le sont à l'être ! François Baranger l'avait d'ailleurs également fait admirablement sur des grands albums chez Bragelonne aussi !). Le format carnet de croquis est inspirant, on souhaiterait en effet presque voir de la couleur, mais cela donne une tonalité presque journalistique, comme si le narrateur lui-même avait griffonné ces croquis, et cela est vraiment captivant à observer pendant la lecture de la nouvelle. Si je devais faire une seule critique, c'est peut-être sur certains croquis qui ont une coupure peut-être un peu trop brutale au niveau du cadrage, mais je pinaille, ça n'enlève en rien au talent d'Armel, qui sait comment envoûter les amateurs de ce genre de littérature ! En tout cas pour ma part, ça m'a beaucoup plu.

Le bonus du chef, une petite postface de la part de l'illustrateur à la fin de la nouvelle, c'est intéressant pour en apprendre plus sur sa démarche.

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