La révolte d’Oppenheimer
Juin 1945, Robert Oppenheimer a passé une soirée très arrosée et s’endort. Il rêve de l’essai de la bombe A qu’il est en train de mettre au point… et cauchemarde qu’elle provoque une réaction en chaine qui détruit la Terre. Surmené, Oppenheimer, sur un coup de tête, quitte la base. Il a des doutes, comme beaucoup de ses collègues, sur le projet Manhattan. Il était d’accord pour construire la bombe avant les nazis. Mais ceux-ci ont capitulé et Oppenheimer ne veut pas d’un bombardement atomique du Japon. Le général Leslie Groves, averti de sa disparition, prévient le FBI. Mais Oppenheimer a rencontré Jack Kerouac, écrivain de la future Beat Generation. Les deux hommes sympathisent et se lancent sur les routes avec Neal Cassady, le grand ami de Kerouac. Groves charge Eliot Ness de retrouver sa trace. Ness est brillant et y arrive, sans savoir que les soviétiques veulent aussi « récupérer » le grand scientifique. Pendant ce temps-là, « Oppie » fume des pétards et va voir Charlie Parker en concert.
Un autre passé
Le grand public connaît désormais mieux le personnage d’Oppenheimer, père de la bombe A, depuis l’excellent film que Christopher Nolan lui a consacré. Cet album spécial de Jour J reprend les tomes 32 et 33, parus en 2018. L’histoire est efficace, coller Oppenheimer avec des dingues comme Kerouac ou Burroughs (qui joue déjà à Guillaume Tell avec sa femme Joan, ça se terminera mal un de ces jours) est plutôt une bonne idée : l’alliance des contraires marche toujours. Par contre, le graphisme de Denys nous paraît toujours un peu limité, pour les visages par exemple. Tant pis, l’histoire tient et c’est le principal.
Sylvain Bonnet