Et si Bobby…

Juin 1968. Bobby Kennedy remporte la primaire démocrate de Californie. Il est à Los Angeles, Sirhan Sirhan s’élance pour l’abattre… et un cuisinier noir l’arrête. Il s’appelle Frank Lincoln jr, ancien du Vietnam. Ancien Black Panther. Bobby Kennedy décide d’en faire son garde du corps et réussit, malgré les réticences de l’intéressé, de le convaincre d’accepter. Car Bobby Kennedy est un homme en colère. Il veut réformer l’Amérique en profondeur. Il est à l’écoute des plus pauvres, des révoltés. Quitte à mécontenter son père, ce n’est pas grave. Il sait qu’il a des ennemis. La mafia. Le FBI. Il s’en moque. Il ira jusqu’au bout. Et vengera l’assassinat de son frère. Le laissera-t-on aller jusqu’au bout ? Et si Lincoln se faisait manipuler ?

La routine de l’uchronie

Jean-Pierre Pécau et ses comparses Fred Duval et Fred Blanchard livrent avec Le chevalier noir de Camelot une histoire solide, dans leur canon habituel. Notons cependant que l’explication entre Bobby et son père Joe est historiquement impossible vu l’hémiplégie du second après une attaque… Mais on a le droit de faire de beaux enfants à l’histoire, à la manière du grand Alexandre Dumas. Le graphisme de Denys, déjà vu sur Jour J 20 : Dragon rouge, hyper réaliste quoiqu’un peu gras coté couleurs, renforce la qualité de l’album. Les nombreux fans de Jour J apprécieront.

Sylvain Bonnet