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La rentrée de l'imaginaire #3 avec Audrey Burki, Julien Guerry et Nicolas Soffray
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La rentrée de l'imaginaire #3 avec Audrey Burki, Julien Guerry et Nicolas Soffray

Alors que la rentrée littéraire bat son plein, nous vous proposons de découvrir les titres de l'imaginaire qui sont attendus avec impatience par certains bibliothécaires, libraires et journalistes.

Pour Audrey Burki, bibliothécaire à la Bibliothèque Municipale de Lyon, trois romans lui font particulièrement envie.

Les Testaments / Margaret Atwood (Robert Laffont)
J’ai découvert La Servante écarlate à l’adolescence, c’est un livre qui m’avait fortement marquée, bien avant qu’il ne soit propulsé à nouveau sur le devant de la scène avec la série et bien avant la mode des dystopies. J’attends donc avec impatience et fébrilité ce nouvel opus.

Lune montante / Ian McDonald (Denoël)
Dernier tome de Luna, cette trilogie à la Game of Thrones et aux accents de tragédie grecque, qui nous emmène en 2110 sur une Lune où tout s’achète et tout se règle à coups de contrats. J’ai hâte de savoir comment va finir la guerre sans merci entre les Cinq Dragons et si mes champions s’en sortiront !

La Mosaïque sarantine (volume 1, Voile vers Sarance) / Guy Gabriel Kay (‘Atalante)
Paru précédemment sous le titre La Mosaïque de Sarance chez Buchet Chastel, il s’agit d’une nouvelle traduction par Mikaël Cabon de ce classique de la fantasy historique qui n’était plus disponible en France. À noter que cette réédition est d’autant plus intéressante que Enfants de la terre et du ciel (paru en 2018) constitue en quelque sorte une suite, vingt-trois ans après.

De son côté, Julien Guerry, ancien libraire spécialisé pendant plus de 15 ans et diffuseur pour des maisons d'édition (Léha, L'Atalante..), conseille vivement :

The Vorrh de B. Catling :
Lorsque l’on dit que la littérature de l’imaginaire est « facile » j’ai tendance à grincer des dents. Ce livre est le parfait exemple d’une littérature exigeante. Un roman qui manie le merveilleux et l’historique, traduit d’une main de maitresse par Nathalie Mège. Faite une plongée dans la Vorrh, cette forêt mythique aussi bien que mystique et vous serez emporté aussi bien par le fond que par la forme. Un grand roman.

Les Machines fantômes d'Olivier Paquet :
J’adore quand les genres se mélangent. Le nouveau roman d’Olivier Paquet fait cela parfaitement bien. A la frontière entre la littérature « Blanche », le thriller et la science-fiction « Les Machines fantômes » est une parfaite émulsion des trois. Une anticipation très (trop ?) réaliste.

Inkarmation de Pierre Bordage :
Que serait une rentrée sans un Pierre Bordage. Fidèle à ses thèmes favoris, il nous emmène cette fois-ci à travers le temps. De Nabuchodonosor au futur dystopique, les personnages d’Inkarmation nous font vivre l’incessante lutte de l’humanité pour échapper à son destin, son Karma !

Acadie de Dave Hutchinson :
Et un dernier pour la route. Encore une pépite chez Heure-lumière. Ce court roman possède des scènes surprenantes. Je ne peux trop rien dire sans dévoiler la trame, mais laissez-vous surprendre par ce texte d’apparence classique qui vous réservera bien des surprises !

Enfin, Nicolas Soffray, bibliothécaire et chroniqueur à yozone.fr, aimerait découvrir :

Contes et récits du Paris des merveilles. La couverture Art nouveau de Xavier Collette est magnifique, c’est le plus bel univers de Pierre Pevel, et je suis curieux de découvrir le résultat de son ouverture à d’autres plumes, toutes 4 méconnues. Un bel objet mais un contenu qui j’espère saura surprendre, les élèves ne devant se contenter de copier le Maître.

Delius, une chanson d'été de Sabrina Calvo chez Mnémos. Un roman qui a 20 ans, une réédition sans retouche sous une couverture accrocheuse et intrigante, une folie annoncée bien au-delà du steampunk cosmétique et trop léché qui fleurit aujourd’hui.

Notre-Dame de Minuit de Jonas Lenn chez La Clef d'argent, parce que Lenn a une plume à la fois triste et bourrée d’espoir et que le thème onirique lui va à ravir, car dans ses nouvelles (Manhattan Stories ou Crop Circles) il excelle à transformer des cauchemars en de merveilleux voyages. Une forme un peu plus longue (une centaine de pages), avec un ancrage dans une légende locale, promet du très bon.

Feel good, de Thomas Gunzig, au Diable Vauvert, parce que même dans la satire sociale le fantastique n'est jamais loin chez lui (cf son Manuel de survie à l'usage des incapables). Parce qu’il faut lire Thomas Gunzig, qui écrit très bien des choses affreuses, décrit l’horreur avec délicatesse, que La vie sauvage, en 2017, était un petit bijou d’humanité au milieu des enfers contemporains.

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