On ne présente plus Estelle Faye, une des autrices les plus talentueuses de sa génération, qui écrit avec succès dans les différents genres et sous-genres de l’imaginaire que nous aimons. Avec « Les Ombres de Willowthorne » (Rageot) elle s’attaque avec bonheur au dark academia : Liam, bâtard abandonné, survit difficilement, avec ses amies Jude et Wendy, dans les taudis de Londres. Un certain Angus va lui révéler qu’il est le fils illégitime du duc d’Harborne, homme tout puissant, tout autant en richesse qu’en Glamour, cette magie dont certains, dont beaucoup d’aristocrates, sont plus ou moins dotés. Le duc est mourant et veut voir si Liam est digne de lui donc il l’envoie, sans aucune préparation, dans cette cage aux fauves que représente Willowthorne, école privée hyper-exclusive et lieu excessivement dangereux, non seulement à cause de ses professeurs et de ses élèves snobs et sans grands scrupules mais aussi à cause de son aile condamnée, une bibliothèque où règne un froid intense, entièrement recouverte d’un givre qui s’étend petit à petit, lieu d’élections de fantômes, ou de son parc aux nombreux lieux interdits…
Liam va devoir s’adapter pour survivre, découvrir l’étendue du Glamour qu’il ne savait pas posséder, aidé en cela par ses deux amies – qui fait attention au petit peuple… -, les membres de l’aussi excentrique que doué club des spirites et du très énigmatique Sohan, étudiant assistant du Doyen. Outre les brimades des autres étudiants menés par son demi-frère, le seul fils légitime du duc, qui n’entend pas risquer de tout perdre, Liam se trouvera confronté à certaines énigmes du passé de Willowthorne, dont la résolution expliquera la situation actuelle, que ce soit la sienne ou celle de l’université et de certains de ses professeurs.
Estelle Faye nous plonge dans une intrigue à tiroirs hyper-prenante, aux rebondissements multiples, à laquelle s’ajoute l’évolution personnelle de Liam, la découverte de qui il est, nous donnant ainsi un roman difficile à reposer jusqu’à sa chute, aussi inattendue qu’originale.
