Je n’appartiens pas aux amateurs de romans de zombies mais quand c’est Phenderson Djèli Clark qui s’empare du sujet, avec « La Guilde des Queues de chats morts » (L’Atalante), cela devient du grand art.
Dans la grande ville portuaire de Tal Abisi, carrefour commercial majeur, la Guilde des Queues de chats morts est florissante : qui dit affaires dit conflits et la Guilde a une solide réputation de résolution de ceux-ci de manière définitive. En effet c’est une guilde d’assassins qui s’engage à ce que tout contrat accepté soit exécuté, ce sous le contrôle de la déesse Aeril, déesse des assassins, qui recrute en réanimant, à leur demande avant leur mort, ses membres, qui se réveillent plus ou moins longtemps après leur décès, en ayant tout oublié de leur vie précédente. Eveen est une tueuse particulièrement estimée mais, le soir où elle va remplir un contrat et se retrouve face à une jeune fille, son contrat, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau avec quelques années de moins, elle ne va pas pouvoir l’exécuter. Et elles vont toutes deux se retrouver prises dans des intrigues qui les dépasse, difficile de vous en dire plus sans spoiler.
J’ajouterai simplement que Clark est au mieux de sa forme, que vous allez de surprise en surprise avec des rebondissements inattendus nous engageant sur des voies surprenantes. Le tout dans un monde fascinant – les Itinérants et leur marché volant de montgolfières par exemple -, avec des personnages tous plus fouillés les uns que les autres (l’auteur s’est manifestement amusé à les rendre plus ou moins archétypaux et c’en est encore plus intéressant). Le roman est écrit avec beaucoup d’humour, Eveen a un vocabulaire fleuri – ses jurons sont hilarants – et de verve, et l’on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde. Je reprendrai, pour conclure, le qualificatif très juste de la 4ème de couverture : un divertissement jubilatoire. A lire de suite !