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Le Mois de l'imaginaire : Qu'est-ce qui fait un bon roman d'imaginaire... la réponse d'Aurélie Haderlé
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Le Mois de l'imaginaire : Qu'est-ce qui fait un bon roman d'imaginaire... la réponse d'Aurélie Haderlé

Autrice avec plusieurs cordes à son arc, Aurélie Haderlé s'est distinguée avec Malemort, formidable récit de fantasy viking. Voici sa réponse à notre question "Qu'est-ce qui fait un bon roman d'imaginaire".

"Un bon roman de fantasy, selon mes critères, se distingue par sa profondeur culturelle, héritée des grandes traditions littéraires antiques et médiévales, qui confère à l'univers dépeint une densité quasi mythologique. Loin de se réduire à un simple déploiement de péripéties fabuleuses, le roman de fantasy s'ancre dans un monde construit par son auteur, où la géographie, les mythes et les traditions forment un tout cohérent, essentiel à la vraisemblance du récit. La caractérisation des personnages y revêt une importance capitale : il ne s'agit pas de héros monolithiques, mais d'êtres ambivalents, confrontés à des dilemmes moraux qui les ancrent dans une humanité complexe. L'écriture elle-même participe de cette richesse, en épousant une tonalité épique et poétique, propre à insuffler aux récits une gravité qui résonne avec les grandes œuvres fondatrices, d'Homère à Chrétien de Troyes. Par ailleurs, la magie, loin d'être ostentatoire, s'inscrit discrètement dans l'économie du récit, à la manière d'un enchantement naturel qui imprègne le monde plutôt que de le dominer. Enfin, au-delà de l'évasion qu'il procure, le roman de fantasy s'empare de problématiques universelles - le pouvoir, le destin, la quête de l’identité personnelle - et interroge les zones d'ombre de la condition humaine, ce qui confère à ce genre littéraire une résonance intemporelle."

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