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Trois raisons de lire : Metalya entre les mondes de Patrick Moran
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Trois raisons de lire : Metalya entre les mondes de Patrick Moran

Patrick Moran, auteur emblématique de La Crécerelle chez Mnémos (2018), revient cette fois avec un roman de SF façon cyberpunk et théorie du multivers. Derrière la magnifique illustration colorée en couverture de ce roman se cache l’histoire de Metalya, un personnage fort mais qui a ses failles et ses petites manies. Ce qu’elle veut elle, c’est faire son travail vite fait, bien fait, et rentrer tranquillement chez elle puis lézarder à la plage sous les palmiers. Évidemment, cela entre (souvent) en conflit avec la nature même de son métier : elle est pacificatrice. Dans le monde de Metalya, et surtout la cité-État de Tal Emmerak, les forces de police n’existent pas. La justice est devenue privée et chacun peut monter sa petite affaire et récupérer des avis de recherches, des accusations de meurtre, ou des annonces radio pour excès de vitesse sur l’autoroute, et toucher la récompense.

Pour être honnête, Metalya n’est pas mauvaise dans son métier. Mais elle ne s’attendait pas à tomber sur une affaire aussi épineuse que celle qui se présente à elle, un soir, dans un costard chic. Ainsi, un homme lui demande d’enquêter sur la mort de sa femme, retrouvée assassinée et laissée dans une poubelle dans le sous-sol de leur immeuble des beaux quartiers. Mais quand même les morts ne le sont plus complètement, les choses se corsent !

Voici trois bonnes raisons de découvrir la nouvelle facette SF de Patrick Moran avec Metalya entre les mondes :

Une héroïne Badass

Pour être badass, Metalya l’est ! Sans être un bourrin qui fonce tête baissée sur la moindre piste à suivre, elle réfléchit, elle manipule les témoins possibles et pose les questions qui fâchent, mais elle n’hésite pas à frapper (fort) quand cela est nécessaire. La jeune femme ne cherche pas la violence, elle ne l’utilise d’ailleurs qu’en dernier recours (contrairement à beaucoup de personnages de policiers accros à l’adrénaline dans d’autres romans), ce qu’elle veut par-dessus tout, c’est la justice et la vérité.

Sur les réseaux, les Éditions Mnémos l’ont comparée à Jessica Jones, personnage de Marvel Comics que l’on a pu voir dans sa propre série d’enquêtes sur Netflix (et maintenant sur Disney+). J’adore ce personnage mais aussi l’univers en teintes de violet créé autour d’elle. Ici, c’est un peu ce que l’on retrouve à Tal Emmerak : une ville colorée mais qui a ses zones d'ombre et ses secrets. C'est aussi une ville cosmopolite mais qui souffre d’une grande intolérance entre les ethnies, ce qui complique souvent la tâche des pacificateurs qui doivent souvent démêler les crimes qu’ils traquent de la politique plus ou moins corrompue de la cité.

Comme Jessica, Metalya a sa part sombre, ses propres failles, qui ressortent durant son enquête. Mais elle est têtue et ne se laisse jamais démonter, quelle que soit la situation. Elle croit au bien fondé de son travail, et essaye de devancer d’autres pacificateurs, pas pour prouver sa valeur mais pour que le travail ne soit pas bâclé (et pour rafler la prime quand même, l’équipement des pacificateurs coûte cher !).

Des gadgets futuristes

En parlant d’équipement justement. Il y a un élément en particulier qui donne une dimension plus profonde à l’univers de Patrick Moran : les éclats. Finalement, il ne nous est jamais expliqué clairement ce que sont les éclats ou même à quoi ils ressemblent. Tout ce que l’on sait, et tout ce qui nous intéresse dans l’enquête de Metalya, ce sont leurs pouvoirs. En utilisant la « noogénie », une forme de contrôle de la matière entre magie et science, chaque éclat a un effet particulier une fois brisé. Cela va de la simple explosion à l’endormissement, en passant par l’invisibilité ou la capacité, pour celui qui l’utilise, d'entendre les pensées des autres pendant quelques minutes. Des gadgets à effets limités mais spectaculaires qui peuvent sans conteste se mesurer à l’équipement des plus grands espions comme James Bond ou l’équipe de Mission Impossible !

Cette technologie ainsi que la présence constante de la science dans le récit, comme une chape menaçante au-dessus de l’enquêtrice, permette de créer l’ambiance aux ombres néon des thrillers cyberpunk.

Un poulpe qui parle

Que serait un univers futuriste sans un élément détonnant par rapport à notre propre société ? Et ici — oui, oui, vous avez bien lu — c’est un poulpe doué de parole qui devient presque l’acolyte de Metalya. En plus d’être drôle et attachant, ce personnage donne aussi, selon moi, encore plus vie à l’univers de Patrick Moran. Car la capacité du poulpe à comprendre les humains et à retransmettre ses réponses de manière télépathique illustre à quel point la science est avancée dans ce monde. Et donc à quel point elle peut le mettre en danger ! Et c’est bien ce qui arrive. Car dans le labyrinthe de ses conclusions, Metalya va vite comprendre que c’est au niveau du travail de la femme sur qui elle enquête que quelque chose cloche. Fillel Haeva était scientifique et beaucoup semblent protéger avec grand intérêt sa découverte. Est-ce pour cela qu’elle a été tuée ? Où ce chemin scientifique emmènera-t-il Metalya ?

 

Vous le découvrirez en lisant Metalya entre les mondes, un roman de Patrick Moran, disponible dès aujourd'hui aux Éditions Mnémos.

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