La Mère des songes
Les éditions Mnémos ont toujours eu un rôle de découvreurs de jeunes talents. De l’époque de Stéphane Marsan sont sortis des gens comme David Calvo, Fabrice Colin ou bien encore Matthieu Gaborit. De son côté, la nouvelle équipe nous a fait découvrir Nicolas Jarry et Johan Héliot, deux des très bonnes surprises de la rentrée 2000. La venue d’une petite nouvelle, Isabelle Pernot nous incitait donc plutôt à la curiosité. Malheureusement, son premier tome des Enfants de Lugheir était décevant. Personnages et scénarios classiques, situations convenues… Rien de franchement enthousiasmant dans les aventures de Cait et de Julian au cœur d’un monde médiéval-fantastique peu original. L’histoire était assez simple. Julian, le fils du tyran en place s’était retourné contre son père parce qu’il ne pouvait supporter la cruauté de l’homme. Quant à Cait, elle découvrait, après des années d’amnésie, qu’elle était une des personnes importantes du royaume et qu’elle arrangerait bien du monde en mourrant. Mais plutôt qu’un retour en fanfare, les deux jeunes gens, pourchassés, devaient aller construire leurs plans de vengeance au plus loin.
Bof…
Leur fuite éperdue continue dans le deuxième tome. Avec leurs amis ramassés au passage, nos deux héros s’en vont visiter le pays des mauliens et des mauliennes, sorte de civilisation arabe de pacotille. Là commence leur plan d’action contre l’empereur. Julian arrive à convaincre le sultan de lui prêter main forte le moment venu avec son armée. Puis il décide d’accepter la proposition de conciliation de son père. Le voilà donc reparti avec ses amis dans son pays pour rencontrer le tyran. Bien sûr, il a son petit plan en tête. Il compte bien fausser compagnie à son pôpa et s’enfuir souffler sur les braises de la révolte dans la province de Lugheir. L’aventure, l’action et même les premiers signes d’une relation amoureuse seront au rendez-vous.
Re-bof…
Le premier tome n’était guère convaincant, La Mère des songes ne l’est pas plus. Classique dans tous les sens du terme, on a du mal à accrocher à cette histoire aussi peu inspirée. Pire, les personnages sont lisses, sans profondeur, la moitié d’entre eux n’étant d’ailleurs que des faire-valoirs des deux héros. Quant à la narration, elle est réduite à sa plus simple expression. Le jugement est dur mais malheureusement, on ne voit pas ce qui pourrait sauver l’ensemble. Tout juste accordera-t-on sa jeunesse à l’auteur. A 20 ans, il est déjà exceptionnel d’arriver à pondre quatre tomes d’une histoire. Cela ne la rend pas forcément publiable. Heureusement, vu son âge, Isabelle Pernot a encore le temps de s’améliorer. Espérons-le pour elle et pour nous.