Le Roi sur le seuil

Le Roi sur le seuil

Nouveau venu sur la scène de la fantasy en France (il a été traduit pour la première fois qu'au début de l'année 2000), David Gemmell a déjà fait forte impression en moins de deux récits. Le premier, Le Lion de Macédoine (en trois volumes chez Mnémos) nous avait entraîné dans une histoire de fantasy étonnante en pleine Antiquité. Mais surtout, son dernier opus, Légende (Bragelonne), a fait l'effet d'un coup de canon pour de nombreux lecteurs lors de sa parution. Transposant Fort Alamo dans un récit moyen-âgeux, Gemmell nous avait emballé avec ce livre follement épique même s'il n'était pas question de finesse mais plutôt de gros muscles. La venue d'une suite, Le Roi sur le Seuil, avait donc de quoi être regardée à la fois avec enthousiasme et méfiance. Enthousiasme parce que Légende était véritablement ébouriffant. La méfiance, elle, était bien naturelle. Comment allait-il faire aussi bien sans se répéter, tout en gardant grosso modo la même intrigue?

On prend presque les mêmes et on recommence…

Car c'est un fait, entre Légende et Le Roi sur le Seuil, le décor de l'histoire n'a pas beaucoup changé. Une centaine d'années se sont à peine écoulées entre la résistance héroïque de Dros Delnoch et l'intrigue de ce nouveau livre, que déjà un nouveau tyran se dresse pour tout ravager sur son passage. Entre trahisons et coups de maître, il a mis sur pied une immense armée à qui rien ne résiste. Il faut dire que ses troupes d'élites sont un furieux délire de chirurgien. Il a réussi à créer des créatures mi-hommes mi-bêtes. Imaginez la force que peut avoir un guerrier croisé avec un ours ou un lion…

Devant une telle puissance, peu de gens osent le défier. Parmi eux, Rayvan. Cette femme au courage démesuré a entraîné dans sa révolte son peuple. Sa colère est légitime : les soldats du tyran menacent son pays et ont déjà tué son mari et son fils. Malheureusement, la petite troupe qui l'entoure est bien faible par rapport à l'armée adverse. Et même la présence d'une poignée de héros ne peut rien y changer. Seul un petit espoir subsiste : que ses forces tiennent assez longtemps pour qu'arrive l'armée de Tenaka Khan, le descendant direct du Comte de Bronze et du prince Ulrich. Mais pour cela, Tenaka Khan doit réaliser un plan complètement fou : revenir chez les Nadirs prendre le pouvoir et lever une armée avant de convaincre les ennemis héréditaires de son peuple, les Drenaïs, de le laisser tranquillement passer par leur forteresse de Dros Delnoch. Autant dire que ce ne sera pas simple…

Pas mal non plus…

Seuls contre une immense armée… David Gemmell nous refait le coup de Légende. Ici aussi, il nous conte l'affrontement d'une poignée de défenseurs dans leur bons droits face à de très méchants adversaires. Et comme il se doit, il accompagne son histoire de héros surpuissants presque légendaires. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Heureusement pour lui, l'alchimie marche encore. Non seulement l'histoire est toujours prenante mais en plus, il a su rendre ses personnages attachants et faire intelligemment diversion avec l'épopée de Tenaka. En résumé, Le Roi sur le Seuil vous réserve de bons moments. Même s'il ne bénéficie pas de l'effet de surprise de Légende et n'en possède pas la force, il n'en reste pas moins un roman agréable. Voilà donc de quoi avoir quelques heures de lecture sympathiques.