L'Homme de Jérusalem

L'Homme de Jérusalem

On connaissait David Gemmell en Fantasy, le voici de retour en Science Fiction. Ou plutôt dans une histoire entre Western et monde post-apocalyptique. Une belle surprise de la part de ce balaise de 2 mètres et de 120 kilos, vivant en Angleterre et ayant été au fil des emplois journaliste et videur de boîte de nuit.

Un tueur qui dégaine plus vite que son ombre

La toile de fond de L'Homme de Jérusalem est bien un monde post-apocalyptique. La Terre est sortie de son axe de rotation provoquant d'énormes bouleversements, asséchant des océans entiers et submergeant des villes par centaines. De leur côté, les humains n'ont pas été très bien lotis. Avec cette nouvelle époque, ils sont vite retournés à un âge de barbarie, un monde où il vaut mieux être armé d'un fusil pour espérer survivre. Dans ce chaos ambiant, un homme au regard étrange poursuit une quête insensée. Il cherche Jérusalem la mythique, la ville où il pourra enfin reposer son âme tourmentée. Mais le temps du repos n'est pas encore venu pour Jon Shannow.

Justicier sur les bords et adroit avec ses colts, Jon s'arrête dans une ferme isolée pour la nuit. La femme qui vit là avec son fils l'accueille de mauvaise grâce. Il a l'air dangereux et le mari de la maîtresse de maison a été tué par les brigands qui dirigent sa communauté. Mais en voulant l'aider, Shannow met le doigt dans un engrenage infernal fait de violence et de sang. Surtout que sans le vouloir, il a attiré l'attention du grand chef des enfants de l'Enfer, un groupe d'adorateurs de Satan. Jon est considéré comme un obstacle à leur progression. La traque commence…

Entre Lucky Luke et Elric...

On a déjà souvent loué le penchant follement épique de Gemmell. L'Homme de Jérusalem n'échappe pas à la règle. On se prend vite d'affection pour ce personnage principal dur et un peu fou dans sa vaine quête de Jérusalem. C'est que quelque part il ressemble un peu à un personnage de Moorcock, une sorte d'Elric tourmenté et incapable de trouver le repos. Il est fort mais possède aussi ses faiblesses (un certain fanatisme lorsqu'il s'agit de religion par exemple et des souvenirs douloureux qui le hantent), il est seul mais est la plupart du temps accompagné par un jeune homme possédant son lot de bravoure. La ressemblance n'est sans doute pas anodine et l'on comprend mieux pourquoi il s'agit d'un des personnages préférés des fans de Gemmell. Seul regret finalement, que l'histoire prennent d'énormes proportions sur la fin. A par ce détail relativement mineur, L'Homme de Jérusalem est une réussite.