Mémoire Vagabonde

Mémoire Vagabonde

Laurent Kloetzer devrait se souvenir du printemps 2001. Entre la réédition de La Voie du cygne chez Folio et la prochaine publication de son recueil de nouvelles Réminiscence 2012 aux éditions Nestiveqnen, son actualité est plutôt chargée. D’autant plus que Mnémos a décidé d’en remettre une couche en ressortant son premier roman Mémoire vagabonde. Publié une première fois en 1997, ce livre avait reçu un accueil plutôt favorable. Il a d’ailleurs été récompensé par le prix Julia Verlanger en 1998.

Schizophrène !

Il faut dire que cette histoire a beaucoup de charme. Elle possède une ambiance particulière qui est due en grande partie à la personnalité tourmentée de son héros Jaël. Grand voyageur et écrivain, il a acquis une certaine notoriété grâce à ses livres ce qui lui ouvre de nombreuses portes, même si la légèreté de ses histoires frivoles font grincer quelques dents. Mais Jaël n’en a cure. Son problème principal est de régler son léger défaut de personnalité. En fait, l’homme est schizophrène. Jaël se prend tout simplement pour le héros de son livre. Evidemment, comme son personnage est un bel esprit, séducteur émérite, bon escrimeur et un rien suffisant, il n’a aucun problème en société. Seulement, derrière le masque se cache le passé peu reluisant de son auteur. Et pour oublier ses souvenirs, il préfère se prendre pour un autre et s’en inventer de nouveaux.

Freud es-tu là ?

Par bien des aspects, Mémoire vagabonde est une quête. D’aventure en aventure, Jaël se cherche lui-même pour retrouver son intégrité. Sous la plume de Kloetzer, qui a pour l’occasion retravaillé son manuscrit, notre héros est attachant d’humanité. Un bon point pour ce livre qui au détour des pages peut être envoûtant. Malheureusement, il souffre aussi de petits défauts que l’on retrouve souvent dans les premiers romans. Par moment, on a l’impression que l’intrigue se perd un peu, déséquilibrant l’ensemble. Néanmoins cela reste presque anecdotique. Mémoire vagabonde est un bon petit roman à lire avec plaisir. Qu’on se le dise…