La Course du guépard
Du théâtre à l'écriture, il n'y avait qu'un pas que Jean-Charles Bernardini s'est empressé de franchir. Pour ses premiers textes il se lance dans la rédaction de la série jeunesse Le cercle magique, dont chaque livre est illustrée par un dessinateur BD connu. Ici c'est Max Cabanes qui s'y colle pour nous donner un très beau petit livre. On est bien loin du Démons et merveilles de Lovecraft qu'il a illustré à ses débuts.
Karianké est un enfant Masaï. Dans la plaine où il garde son troupeau avec ses amis, il doit affronter les dangers quotidiens: lions, guépards, hyènes… Mais un jour, une bête mystérieuse et monstrueuse s'attaque à tous les animaux, même les éléphants qui ont très peu d'ennemis. Karianké va vite être confronté à ce monstre. Seul aux côtés d'un guépard dont il prend soin, il doit prévenir du danger les autres villages…
Un excellent concept ne fait pas toujours un excellent livre
Le concept est excellent, c'est un fait. Des histoires indépendantes s'inspirant à chaque fois d'un folklore différent peuvent être très enrichissantes. Rehaussée d'illustrations de grands dessinateurs de la BD, cette série a tout pour frapper fort. Pourtant, dans La course du guépard, la narration est saccadée, très difficile à suivre. Ce manque de fluidité fait penser que l'éditeur a fait des coupes sombres (à peu près une phrase sur deux) dans le manuscrit original de l'auteur. Ainsi, les scènes d'actions sont finies avant même d'avoir commencé. Ajoutez à cela un dictionnaire en fin de volume totalement incomplet et une symbolique peu accessible à l'enfant, et vous obtenez un ratage complet. Mais ce ratage est plus sûrement dû à un problème de format (60 pages seulement !) qu'à un problème de concept (je me répète mais il est bon) ou d'auteur.
Sans doute un problème de format ?
Pour résumer, si La Course du guépard faisait 150 pages (pour le même prix), l'auteur aurait eu le temps de développer son action sans sauter du coq à l'âne toutes les trois lignes. Le lecteur y aurait gagné en plaisir et donc en culture.
Une collection élitiste ?
Conseillée aux lecteurs de 10 ans et plus, la collection semble être un tantinet élitiste. En effet, la symbolique africaine et les concepts tels que "Seul ce qui n'existe pas est vrai" doivent paraître assez abscons à bien de jeunes lecteurs. Malgré tout, Le Cercle magique reste cependant une collection à suivre car très prometteuse.