L'Écaille du dragon
Dans ce sixième épisode de son Cercle magique, Jean-Charles Bernardini nous entraîne en Chine. Frank Le Gall (Soleil d'Or, Un Passager porté disparu, Vacances de Printemps) est au dessin, donnant un ton plus léger et plus comique à ce volume, en parfaite adéquation (comme toujours) avec le sujet traité: la mystérieuse croyance en la magie des dents de dragon.
La mer de Jollo: ses tourbillons, ses pirates et ses îles mystérieuses
Qu'est-ce qui a bien pu prendre au grand-père de Titi, apothicaire de son état, de l'envoyer au fin fond de la mer des Philippines, à la recherche de dents de dragon? Dire que le jeune garçon n'aspirait qu'à une chose: couler des jours heureux auprès de la charmante Tiheu, et le voilà au milieu des remous d'un océan infesté de pirates et de créatures improbables. Improbable disais-je? Pourtant bien moins que l'aventure que va vivre Titi, grimpé sur le dos d'un immense varan de Komodo, pour réchapper des pièges que vont lui tendre ses cinq compagnons de bord, en fait cinq démons manipulant les éléments. Il lui faudra apprendre la ruse, la résistance, et la sagesse pour mériter d'approcher le trésor pour lequel il fut envoyé.
A bout de souffle
En apparence, ce nouveau volume du Cercle magique se présentait différemment des précédents: cette fois, la quête d'un enfant, destinée à le faire entrer dans l'âge adulte, semblait relayée par une aventure moins solitaire, où les autres humains pouvaient jouer le rôle de compagnons pittoresques. Mais l'auteur reprend finalement ses habitudes, révélant la nature maléfique des fameux compagnons. Le pauvre Titi ne peut plus dès lors compter que sur la complicité d'un bien étrange varan. Malheureusement, Jean-Charles Bernardini s'essouffle peu à peu dans ces récits dont la trame, répétée presque à l'identique à chaque opus, a perdu son charme initial. On se perd un peu également dans ce volume où se mêlent les dinosaures et les dragons, les cinq éléments et l'équilibre manichéen du yin et du yang. Dans cette profusion d'effets, l'histoire presque sans intérêt du jeune Titi est relayée au second plan. Et si l'humour l'emporte finalement sur le sérieux du récit, je vous avoue rester un peu sur ma faim. Dans tous les cas, certainement pas le meilleur numéro de la série.