Ursula Le Guin s’est imposée avec le cycle de Terremer, considéré comme un classique par tous les fans de fantasy. A ce titre, il est difficile de la présenter… Née aux Etats-Unis en 1929, elle a écrit, en sus du fameux Terremer, ce cycle de Hain, qui s’ouvre par le Monde de Rocannon et comporte six autres romans et quelques nouvelles. De nombreux prix ont récompensé son œuvre. Of course…
I’m the law, eventually
Rocannon, ethnologue, part observer, sur une planète sans nom, cinq espèces intelligentes restées au système féodal. Alors qu’il croit mener à bien sa mission dans la plus grande tranquillité, l’Ennemi de son peuple, vient s’emparer des lieux et détruit son vaisseau, tuant par la même occasion toute son équipe. Rocannon devient alors autre, un vengeur du nom d’Olhor l’errant.
Sans grande conséquence
Tout d’abord, ce roman datant des années soixante présente de nombreux rebondissements et les personnages de Le Guin sont de la même veine que dans Terremer, trop humains et très attachants. Mais hélas, ce résumé se suffit à lui-même. Après un voyage qui constitue les trois quarts de l’intrigue et présente de nombreuses difficultés, la fin semble téléguidée… C’est bien mérité, dirons-nous. Et bien, non ! Depuis quand mérite-t-on de réussir parce qu’on a souffert ? Depuis qu’on lit l’imaginaire. Voilà exactement ce qu’on pourrait reprocher à ce livre un peu désuet : on y retrouve le pire (et il y en avait un peu, pas beaucoup, mais un peu) de Terremer ; un rien de niaiserie, un zeste de facilité narrative et une légère morale manichéenne que le plaisir du conte atténuait largement. C’est peut-être un tort de l’époque, cela dit. Mais cette fin téléguidée, l’enjeu rempli trop facilement, choque malgré tout. Le roman en devient sans grande conséquence, ni agréable ni pénible. Il traîne juste un peu en longueur, pour l’introduction à un cycle qui s’étend tout de même sur sept tomes…