Rien ne se perd...
Présenter Jean-David Morvan revient en général à réciter la longue liste des séries dont s’occupe ce scénariste prolifique :
Troll,
Nomad,
HK,
Merlin,
Al Togo,
Reality Show,
Le Cycle de Tschaï,
La Mandiguerre,
Sillage,
Zorn et Dirna,
Reflets perdus et quelques autres… Pour ce troisième tome de
Sir Pyle, il est associé à deux auteurs espagnols. Munuera d’abord avec qui il a commencé la série et avec qui il réalise désormais
Merlin, prenant la suite de Sfar. Ruben ensuite, jeune dessinateur espagnol qui fait ici une nouvelle apparition dans la BD française après l’excellent
Jolin.
Collaboration dissociée Associé au dessin sur cet album, Ruben et Munuera n’ont pas vraiment mélangé leurs pinceaux. Composé de cinq histoires courtes, Munuera en a signé deux, Ruben trois pour narrer les aventures de l’inégalable Sir Pyle. Ce dernier, mythecin de profession, a la réputation d’être le meilleur pour régler les problèmes de santé et autres soucis des monstres et des dieux. Comme il est âgé de plus de 3000 ans malgré un corps d’adolescent, il a connu bon nombre de péripéties. Dans ce volume, on découvrira notamment comment il a réuni Orphée et Eurydice dans la Grèce antique, comment il a résolu la prise d’otage des Télétubbeiz par Kasimor et comment il s’est retrouvé mêlé à l’histoire des
Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Volontiers mégalo et mythomane, Sir Pyle s’arrange toujours pour avoir le bon rôle.
Délicieux Première constatation, Ruben a réussi à rester dans l’esprit du dessin de Munuera. Le lecteur non averti ne verra pas forcément la différence entre les deux artistes. On peut d’ailleurs se demander si cet album ne constitue pas un tournant dans la série, Ruben prenant progressivement la place de son homologue. Après tout il signe trois des cinq histoires alors que Munuera se contente de deux petits récits très courts... Réponse dans le prochain tome. En tout cas, si passation de pouvoir il y a, elle sera dans la continuité et ne remettra pas en cause la série. Deuxième constatation,
Sir Pyle, c’est délicieux ! Si le personnage est égocentrique, on s’en amuse plus qu’on ne s’en agace. Surtout on jubile devant certaines histoires comme cette prise d’otage complètement folle des Teletubbies par un Casimir survolté. Voilà de quoi passer un excellent moment. Une vraie réussite.