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La Matriochka

Philippe Saimbert (Scénariste), Andrea Mutti (Dessinateur), Angelo Bussacchini (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/03  -  BD
ISBN : 2226147934
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charlotte   - le 31/10/2017

La Matriochka

Les éditions Albin Michel suivent le mouvement inauguré par d'autres maisons d'édition en développant une nouvelle collection dédiée aux thrillers mâtinés de fantastique. Le fantastique habite encore le monde contemporain et des auteurs se font une joie de terroriser leurs lecteurs à travers des légendes modernes et souvent urbaines. La jeune collection Haute Tension comprend donc déjà plusieurs albums dont La Maison Dieu de Rodolphe et Berr et La Fille de la Nuit une adaptation en bande dessinée du roman éponyme de Brussolo.

Flash back

La Matriochka est un coffre-fort réputé inviolable. Les concepteurs sont tellement sûrs d'eux qu'ils n'hésitent pas à le clamer sur toutes les chaînes de télévision. En effet, le coffre semble impénétrable, il a été construit sur le système des poupées gigognes russes dont il tire son nom. Le fameux coffre est enfermé dans une chambre forte, elle-même enfermée dans une autre chambre forte, le tout blindé et surveillé par un logiciel informatique qui verrouille ou déverrouille les sas dans des conditions bien précises. Cependant, un homme a décidé de tester cette fameuse résistance. Son visage est masqué et son nom est tout aussi mystérieux, il se fait appeler la Gorgone. Il recrute pour tenter ce casse suicidaire quatre personnages au lourd passé et qui n'ont, de fait, plus rien à perdre.

Un scénario dur, des dessins sombres pour un polar noir et réussi


Construit selon un long flash back, la bande dessinée maintient son lecteur en haleine bien que l'on en connaisse déjà la fin dramatique. En effet, le narrateur du récit est le dernier homme vivant, si l'on peut dire, retrouvé dans la Matriochka après que le casse a échoué. William raconte, au lecteur happé, comment le groupe s'est formé et révèle par touches successives la source de ce projet inconcevable. Chaque protagoniste est présenté rapidement en quelques planches selon une technique qui rappelle le croquis : en quelques traits les auteurs dépeignent le caractère des personnages. Le " montage " de la bande dessinée fait irrésistiblement penser à Usual Suspect et la mise en images de Mutti emprunte au cinéma ses effets. Avec un récit noir digne des plus grands polars, Saimbert et Mutti entraînent leur lecteur dans la spirale de leur histoire en usant pourtant de toutes les ficelles du roman noir. En utilisant à bon escient et sans lourdeur des ressorts de ce genre (flic véreux, grosse arme, commanditaire masqué, personnage de looser, braquage…), ils parviennent à maintenir la pression sur leur lecteur. En refermant Break Point, on attend avec impatience le second tome qui clôtura le récit pour enfin en obtenir toutes les clefs. Espérons que l'attente ne sera pas trop longue…

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