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Rêves de loup

Philippe Saimbert (Scénariste), Andrea Mutti (Dessinateur), Angelo Bussacchini (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/05  -  BD
ISBN : 2226166807
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charlotte   - le 31/10/2017

Rêves de loup

Fers de lance de la collection Haute Tension chez Albin Michel, Saimbert et Mutti ont d’abord publié un polar nerveux et surprenant, Break Point, qui nous plongeait au cœur d’un plan machiavélique orchestré par un mystérieux braqueur de haut vol, entouré d’une équipe hétéroclite, un plan qui visait à dévaliser la banque la mieux protégée du pays. Toujours sur le principe du diptyque, le duo s’est attelé à ce second thriller qui cette fois flirte avec le fantastique.

« J’ai toujours pensé que les loups qui hurlent dans la nuit sont des rêveurs endormis. »


Dans les brumes de Sologne, des meurtres horribles sont commis par d’étranges créatures. Les pistes s’entremêlent et la vérité peine à filtrer. Duroc, le patron d’OGMajor est le principal suspect, les manipulations génétiques de son laboratoire impénétrable pourrait être à l’origine de bêtes monstrueuses. Pourtant Vorillon, l’écolo vindicatif ne fait pas non plus figure de premier communiant. Ni les écolos warriors, les hommes de Gaïa, menés par Khan qui s’organisent pour une dernière attaque. De leur côté, les inspecteurs Malevil et Coulons, accompagnés des deux journalistes Trillant et Valdès, se décident à passer au peigne fin les landes. Autant de groupes aux intérêts diverses qui vont se retrouver au cœur des brumes pour une ultime battue.

« L’homme est un loup pour l’homme. »


Rêves de loup, second et dernier volet des Brumes hurlantes, ne déçoit pas dans son dévoilement des fils qui ont tissé une intrigue aux multiples facettes. Les motivations des personnages peuvent apparaître un peu caricaturales mais l’ensemble fonctionne bien. Tout l’album est centré sur l’ultime traque, les brumes épaisses vont paradoxalement révéler les réels enjeux et être le théâtre du dévoilement de la vérité. Entre la cupidité des uns, la vengeance aliénée des autres, les manipulations et les trafics, Saimbert aime à perdre ses lecteurs en conjectures et présomptions qu’il démantèle les unes après les autres. Impossible donc de connaître tous les tenants et les aboutissants de son thriller avant d’en avoir lu la fin. Il singularise ses personnages en un minimum de scènes, parvient à leur donner une identité propre et une « psychologie » qui sont les réels moteurs de l’intrigue. Si le premier tome laissait croire à une intrigue fantastique, ce second montre que les pires bêtes sont humaines.

Mutti donne corps à ce polar rural et contemporain. Ses planches tout en suggestion jouent entre réalisme et mystère. Aux ombres qui se fondent dans la brume répondent des visages d’une grande expressivité. Les couleurs directes de Bussacchini rendent l’atmosphère de ces marais encore plus étouffante et angoissante. Cependant, si le premier tome laissait présager un très bon diptyque, Les Brumes hurlantes est un ton en-dessous de Break Point. La conclusion apparaît comme un peu facile, notamment parce que Saimbert s’inscrit dans la filiation directe du Chien des Baskerville et du mythe de la Bête du Gévaudan. Il reste néanmoins un bon thriller.

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