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Le Cheval de Troie

Philippe Saimbert (Scénariste), Andrea Mutti (Dessinateur), Angelo Bussacchini (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/08/04  -  BD
ISBN : 2226152660
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charlotte   - le 31/10/2017

Le Cheval de Troie

Philippe Saimbert est un jeune scénariste de bande dessinée, et pourtant il maîtrise déjà sa narration et nous offre trois séries fortes et denses. La première fût Les Processionnaires (Albin Michel) avec Sera au dessin, qui tirait vers le fantastique, puis vient Les Âmes d’Hélios (Delcourt) avec Roberto Ricci dans laquelle il se tourne vers la science-fiction et enfin le diptyque Break Point (Albin Michel) où il dévoile son attirance pour le polar. Trois genres qu’il traite avec noirceur. Il a rencontré Andrea Mutti, un dessinateur italien, grâce à l’Internet. Depuis, les éditions Vents d’Ouest ont publié le premier tome d’Arrivederci Amore, une bande dessinée entièrement italienne avec comme co-auteurs Crovi et Carlotto.

Echec et mat

Suite du flash back. Où l’on découvre le vrai visage de la Gorgone, le plan machiavélique, les derniers règlements de comptes et le fin mot de l’histoire. La Gorgone fait équipe pour son dernier gros coup, cambrioler la Matriochka, une banque réputée inviolable, avec quatre malfaiteurs qui n’ont plus rien à perdre. Parmi eux se distinguent Alex et William. Le premier a sa tête mis à prix par son ancien employeur, un mafieux dont il a trompé la vigilance en couchant avec sa favorite. Le deuxième est un pauvre type, un expert en informatique qui s’est fait avoir par sa femme et son meilleur ami. Leur amitié naissante va les conduire à profiter de leurs dernières heures pour se venger.

Deuxième partie toujours aussi sombre et sans issue que la première

Toujours aussi efficaces, nos auteurs ne perdent pas une seconde. Le rythme est haletant, enlevé et l’on n’a qu’une hâte : connaître le fin mot de l’histoire. Pour un premier essai dans le polar, Saimbert frappe fort : des dialogues percutants, une ambiance à couteaux tirés, un contexte bien planté et un dénouement tortueux et torturé. A l’image de la Matriochka, les histoires des différents protagonistes s’emboîtent et on ne comprend tout qu’une fois la dernière poupée trouvée, autant dire dans les deux dernières pages. Mutti brille surtout dans les scènes d’ambiance plus que d’action. Il parvient à nous donner des sueurs froides.

Si la référence à Usual Suspect est presque transparente notamment à cause des flashs back et du récit que l’on suit à travers les yeux du plus paumé de tous les braqueurs, l’on peut également évoquer le jeu de rôle Berlin 18. En effet, l’univers est extrêmement proche, la violence qui habite les personnages, l’ambiance froide et décidée, les dialogues. Si vous êtes amateur de thriller vous serez comblé par ce diptyque. Il est à signaler qu’à l’occasion de la sortie du deuxième album, les éditions Albin Michel sortent un coffret dans lequel vous retrouverez les deux tomes. A s’offrir sans se poser de questions.

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