Les Voleurs de Salsifis
Nées sous la plume de Pascal Jousselin en 2000, avec
L'Omelette galactique, les aventures de Voltige, super héros intergalactique et de son fidèle robot, Ratatouille, ont vu le jour en noir et blanc. Sous forme d'épisodes indépendants, les tomes suivants ont été réalisés par d'autres dessinateurs et scénaristes: Brüno, Jicépol, Malinas Domas...
Après six tomes sortis dans un petit format, les éditions Treize Etrange ont décidé de publier cette série humoristique dans un format plus classique et surtout avec un dessin en couleurs. Pascal Jousselin a donc repris le flambeau avec Brüno (dessinateur et scénariste des séries
Cold train et
Nemo, et dessinateur de la série
Inner city blues), pour un premier tome drôlissime:
Le Tournoi. Pour ce deuxième tome,
Les Voleurs de salsifis, Pascal Jousselin laisse le dessin à un tout jeune dessinateur, Steve Baker, pour s'atteler au scénario.
"Les militaires, ils aiment les salsifis ?" Une fois de plus, Voltige est à la poursuite du machiavélique docteur Niet. N'étant pas adepte de la discrétion, il atterrit avec fracas et détruit le vaisseau d'un couple en partance pour Issiba. Ayant réussi à contrer son pire ennemi, le super héros leur propose de les emmener sur place lui-même. Mais, Voltige a la fâcheuse habitude de tomber en panne...
Et cette fois-ci, c'est sur la planète des Heskalhopiens, peuple le plus pacifiste de l'univers. Malheureusement, l'Armée Sidérale de l'Espace maintient une emprise totale sur ces innocents en les transformant en victimes du capitalisme. Voilà donc, une nouvelle mission pour le super héros intergalactique!
Une série co(s)mique*
Pascal Jousselin et Steve Baker ont réussi le pari de faire un nouvel épisode de Voltige et Ratatouille extrêmement drôle et décapant. Le scénario fourmille de détails incongrus, de notes d'humour, de jeux de mots... et d'encarts publicitaires qui font sortir du lot cette BD humoristique. Second, troisième voire quatrième degré, il y en a pour tout le monde et l'on jongle entre le sourire, le rire et le fou rire.
"C'est pas très bon, les salsifis"
En plus d'être hilarant, Les Voleurs de salsifis est une satire mordante du capitalisme. Astro-cola, Disniey et autres cosmo@@&s snack n'ont qu'à bien se tenir... C'est donc l'occasion pour nous, pauvres lecteurs manipulés, de réfléchir sur notre société de surconsommation. Il est vrai que sur certains points, notre ressemblance avec le mode de vie des Heskalhopiens a de quoi nous faire rire jaune. Notre héros justicier entraîne également avec lui un couple très "fashion-victim" dans ses aventures. Un autre moyen pour le scénariste de faire une critique cuisante et cynique de ces accros de la mode.
Avec un trait beaucoup moins rond, des encrages plus présents et de nombreuses zones d'ombrage, Steve Baker arrive à bien reproduire l'univers de cette série. Le dessin diffère de celui de Pascal Jousselin, mais n'en reste pas moins très agréable.