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La Planète Géante

Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/05  -  Livre
ISBN : 9782070314867
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Xavier   - le 20/09/2018

La Planète Géante

Précédemment publiés chez Pocket, voici La Planète Géante et Les Baladins de la Planète Géante pour la première fois regroupés en un seul volume. Après Croisades, La Planète Géante s'ajoute à la liste déjà longue de rééditions de l'auteur : Tschaï, Cugel, Alastor et Un Monde magique chez J'ai Lu, Lyonesse et Space Opera chez Folio SF ou bien encore La Geste des Princes Démons au Livre de Poche

Ce doyen (pas loin de 90 ans au compteur quand même) est aussi à l'aise dans le space opera que dans la fantasy. Grâce à une production conséquente et très souvent de grande qualité, Vance a tout pour faire parler régulièrement de lui dans les années à venir si l'engouement pour ces deux genres perdure.

A la découverte de La Planète Géante

La Planète Géante est une œuvre que l'on peut qualifier de jeunesse puisque parue en 1951 soit un an après Un Monde magique (premier roman de l'auteur). Cette planète - comme son nom l'indique - est immense mais, son sol étant totalement dépourvu de métaux, sa pesanteur y est presque égale à celle de la Terre. Seconde conséquence directe de cette carence : le métal en est devenu la monnaie officielle. Trop lointaine pour être sous la coupe de l'empire terrien, elle est principalement peuplée de tous les exclus, les marginaux et les inadaptés qui se côtoient et s'affrontent dans le plus pur anarchisme.

Régulièrement, la Terre envoie des expéditions afin d'enquêter sur les mœurs de ces habitants. La commission actuellement en route se voit victime d'un sabotage et s'écrase à 65 000 kilomètres de l'enclave terrienne. Les survivants n'ont donc d'autre choix que de rallier à pied leur ambassade…

Un roman mineur

On est ici bien loin du niveau de Tschaï même si Vance aborde déjà des descriptions de cultures étrangères (leurs jeux, leurs coutumes ou leurs religions) qui aboutiront à des chefs-d'œuvre de ce que certains nomment " l'ethnologie-fiction ". On pourra savourer tout de même le personnage principal : Glystra, qui n'hésite pas à tuer ses prisonniers sans défense lorsque cela peut faire tourner la situation en sa faveur. Un tel anti-héros dans l'œuvre de Vance est assez rare pour être signalé. Notons également que ce roman a bénéficié d'une nouvelle traduction complète : ceux qui connaissent déjà le roman initialement publié chez Pocket découvriront qu'un bon tiers de La Planète Géante était passé à la trappe. Le changement est assez significatif car il accentue la violence et le cynisme que sous-entendait la première version française.

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On pourra comparer La Planète Géante avec Mission gravité (également traduit sous le titre : Question de poids) de Hal Clément, un roman de hard science accessible qui met en scène des humains sur une planète gigantesque à la gravité écrasante et les habitants de ce monde : des créatures intelligentes dont l'aspect physique évoque à la fois le crustacé et la chenille. Ecrit en 1954, on peut dire qu'il surpasse par bien des points le roman de Vance publié trois ans plus tôt.

Retour sur La Planète Géante

En 1975, Vance se souvenant sans doute du monde dont il avait posé les bases un quart de siècle plus tôt se lance dans la rédaction d'une suite. Entre temps, Tschaï et les trois premiers volumes de La Geste des Princes Démons ont été écrits et nous nous lançons à la découverte d'une infime partie du territoire de la Planète Géante. Sur le fleuve Vissel et ses affluents voguent de gigantesques bateaux-théâtres qui vont de villes en villes distraire les habitants en évitant de s'échouer sur les écueils de leurs us et coutumes… Apollon Zamp et Garth Ashgale vont se disputer la préférence d'un roi qui promet de récompenser le meilleur spectacle lors du plus grand concours théâtral jamais organisé. La lutte des deux hommes va monter en puissance : de vexations en coups bas, de traîtrises en pièges mortels…

Echos d'un autre roman de Vance

En fait, Les Baladins de la Planète Géante est très proche de Space Opera (que Vance avait écrit en 1965) non seulement par son thème : l'art, sa possible universalité et sa bien plus probable variabilité en fonction des peuples ; mais aussi par son traitement léger et tragi-comique (bien que ne faisant jamais dans la franche poilade…). Bref, si vous avez aimez Space Opera, vous devriez aimer celui-ci. Si, par contre, vous n'avez pas accroché et que vous désirez quand même approfondir vos connaissances de l'œuvre de Vance, allez jeter un œil du côté de l'excellente trilogie fantasy de Lyonesse.

Mineurs mais loin d'être sans intérêt pour les initiés


Ces deux romans, bien que mineurs ne sont pas dépourvus d'intérêt. La Planète Géante permet d'aborder un auteur en devenir chez qui l'on devine déjà les qualités qui en feront un auteur phare du genre. Les Baladins de la Planète Géante quant à lui est un livre sympathique, supérieur à Space Opera, qui amorce une réflexion sur l'art. Par conséquent ce livre n'est sûrement pas la meilleure porte d'entrée dans la partie space op' de son œuvre et on lui préférera facilement l'incontournable cycle de Tschaï, Les Langages de Pao ou encore Emphyrio (deux romans qu'il serait urgent de rééditer). Mais ne crachons pas dans la soupe, les amateurs confirmés de Vance devraient en définitive y trouver leur compte.

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