La Chute de l’empire évangéliste
Depuis 1994, Téhy a une idée et après une première tentative aux éditions Le Téméraire, c’est avec Soleil qu’il signe pour la suite de cette saga. Evidemment, il n’est pas tout seul à travailler sur ce projet. Il collabore avec une petite dizaine de personnes aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Pour ce qui est du scénario, il s’occupe principalement du fil conducteur, des personnages et de la castagne. Pour le reste, la société, l’univers dans lequel évolue Yiu, le contexte historique ou encore la présence de la technologie et de la religion, c’est J. M. Vee qui s’en occupe. Ils se répartissent ainsi les tâches et c’est sûrement ce qui donne autant de crédibilité à cet univers. Tout y est travaillé à fond. Côté dessin, même si Téhy esquisse les premiers jets, c’est Guénet qui peint.
Et le monde touche à sa fin
En 2166 le monde touche à sa fin. Un groupuscule fanatique religieux a fait apparaître, grâce au génie génétique, l’Anté-Christ. Dès lors, le haut consortium des ecclésiarques va tout faire pour mettre un terme à cette abomination. Il leur faut un mercenaire tueur, le meilleur d’entre tous. Yiu accepte donc cette mission car elle sait que si elle réussit elle sauvera son frère. Alors elle ne faillira pas.
C’est dans la sainte citée de la Nouvelle Jérusalem, au sommet de cette tour de Babel érigée par l’orgueil des hommes que se trouve leur perte. L’anti-C a soif de connaissance et de savoir. C’est un demi dieu qui ne comprend pas ce qui se passe mais qui ne veut qu’une chose : survivre. Alors que Yiu a réussi à pénétrer dans la forteresse oecuménique accompagnée de son commando, elle se retrouve tout seule face à cette entité. Un combat implacable fait rage entre une femme et un demi dieu. A l’extérieur de la forteresse la révolte gronde, le écclésiarques doivent se replier mais ils savent que leur fin est proche. Comme toujours, une religion en remplace une autre et la chute de l’empire évangéliste profite à ses ennemis.
De son côté, Ji-A assiste impuissant au combat de sa sœur, espérant vainement une résurrection par la transplantation de tous ses organes vitaux.
Du grand Téhy
Le combat entre Yiu et l’Anté-C prend une autre tournure car d’autres forces viennent s’en mêler et on ne sait pas trop quand cela va s’arrêter. Les peintures de Guénet sont toujours aussi somptueuses. Il arrive, avec un mélange de couleurs bien particulier, à rendre tangible, palpable la décadence de l’univers créé par Téhy. Comme dans les autres tomes, l’arrière plan change de couleur en fonction des protagonistes ce qui nous permet une meilleure lecture des événements. Cependant Téhy fait allusion à des événements qui se sont passés 7 ans auparavant et se réfère à YIU Premières Missions tome 7. Etant au tome 3 il est dommage qu’il faille devoir attendre pour comprendre de quoi il parle. Un autre petit détail gênant est l’attitude d’un des écclésiarques. Rien ne permet de comprendre pourquoi il agit ainsi. A moins que Téhy ait une idée derrière la tête qu’il développera dans les prochains tomes. Malgré ces petits détails, ce tome 5 reste à la hauteur des 4 autres. Le rythme, donné par l’alternance entre les scènes d’action et celle de repos permet au lecteur de s’immerger complètement dans cette BD. Il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir ce que Téhy nous prépare.