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La Nuit des Lucioles

Delf (Coloriste), Jean-Philippe Peyraud (Scénariste), Alfred (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/05  -  BD
ISBN : 2847894292
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Myriam   - le 31/10/2017

La Nuit des Lucioles

Jean-Philippe Peyraud est né en 1969 à Poitiers. Il a suivi des études d’arts appliqués à Paris avant de travailler dans l’audiovisuel. Il a déjà à son actif une longue histoire dans le monde de l’édition et dans la bande dessinée avec Premières Chaleurs du mois de Mai (Casterman) et sa collaboration aux tome 2 et 3 de Hermine (Glénat).

Né en 1976 à Grenoble, Alfred révèlera très tôt son côté artiste en publiant quelques dessins dans diverses publications. Mais à 18 ans, tout se précise lorsqu’il monte avec quelques amis sa propre maison d’édition Ciel Ether. Depuis il a de nombreuses histoires à son actif : Un Colt qu’on en finisse ! (Treize étrange), Monsieur rouge (Petit à Petit) ...

Des temps troublés

Une rumeur gronde, il semblerait que la politique de production agricole intensive encouragée par le gouvernement a entraîné une sécheresse. Véritable catastrophe pour les marins et les villes portuaires réduites au rationnement. A ce climat de catastrophe naturelle s’ajoute une persécution de la population pour des questions ethniques passées sous le couvert du retrait incessant de la mer.

On retrouve au sein de cette tourmente Joseph, jeune peintre en panne d’inspiration et fils du fabricant d’éponges, il fait partie de la catégorie de personnes qui doit fuir, mais ses fiançailles sont prévues avec la jeune Joliette. Ils devront fuir le climat de danger et de répression qui ne va qu’en s’accroissant.

La meilleure amie de Joseph, Edith sert de narrateur au récit, c’est elle qui va présenter Joseph à Vespérine : jeune femme activiste, malheureuse épouse d’un paralytique aux idées noires et suicidaires, elle se rebelle contre l’autorité de la dictature au pouvoir, on voit émerger de ce personnage le début du souffle de la résistance.

Chaque année un grand bal est organisé dans la ville portuaire. Cette année le bal est attendu par tous, un peu de bonheur serait bienvenu, mais la révolte ne demande qu’un souffle pour exploser. Ce soir là après avoir perdu Joliette dans la foule, Joseph va avoir vent d’un attentat contre le Parlement. Dans la foule il retrouvera Vespérine avec qui il se cachera, c’est là que poussés par l’exaltation du moment, les deux jeunes gens s’uniront pour devenir des amants à l’avenir incertain.

Le graphisme se fait l'écho du scénario

Le scénario ne se déroule pas dans un monde rose mais écologiquement détruit. La pénurie, les persécutions et la révolution semblent être l’avenir de ce monde chaotique. Les personnages tentent malgré tout de mener une vie ordinaire.

On tombe dans les clichés souvent rencontrés dans les descriptions de ces régimes totalitaristes. Un exemple : les sbires du gouvernement ont des allures de monstres gras et informes. Ils ressemblent physiquement à des ombres menaçantes sans amour propre et aucune pitié. Il est impossible de s’empêcher de faire le rapprochement entre cet épisode et des récits graphiques de la Seconde Guerre Mondiale.

Les personnages sont assez schématiques, les proportions sont respectées mais leur allure n’est pas engageante. Les paysages sont plutôt griffonnés, on retrouve beaucoup de jeux d’ombres dans la majorité des vignettes.

La constance du graphisme permet de maintenir un sentiment de malaise. Cependant, le trait d’Alfred ne séduira pas la majorité des lecteurs. Le scénario de La Nuit des Lucioles est l’introduction d’une histoire plus longue qui, on le perçoit, sera assez complexe. D’ailleurs, le récit est parfois difficile à suivre, certaines transitions sont mal amenées et n’aident pas à la compréhension générale. Pour l’instant, on ne peut deviner la suite du récit. Il faudra attendre le deuxième tome pour savoir si cet incipit est de qualité.

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