Le Steamer fantôme

Le Steamer fantôme

Né en 1960 sur la côte Normande, Thierry Gioux est un dessinateur attiré par le Mexique et son Histoire. Il l'avait déjà évoqué lors de son premier album chez Glénat : Waldech. Un pays qu'il retrouve donc avec Hauteville House puisqu'il sert de cadre à la mission de son héros, le jeune Gavroche, qui sous la plume de Fred Duval est passé du titi parisien dans Les Misérables à un agent secret au service de Victor Hugo pour combattre le régime de Napoléon III. Un nouveau terrain de jeu pour l'imagination de celui qui a signé une pléthore d'albums, de 500 fusils à Carmen McCallum, en passant par Gibier de Potence et Travis.

Le mystère mexicain

Les alliés de Napoléon III semblent avoir pris une longueur d'avance sur l'équipe de Victor Hugo. Dans les souterrains d'un temple aztèque, ils ont découvert une arme redoutable, de celles qui font gagner les guerres. Gavroche s'est donc lancé dans une course contre la montre pour tenter d'intercepter le bateau chargé de livrer cette arme aux sbires de l'Empereur. De son côté la belle Eglantine s'infiltre dans le camps des sudistes pendant la Guerre de Sécession américaine pour tenter de découvrir quels accords Napoléon III espère passer avec eux.

Une chouette aventure mais avec quelques défauts

Lire un tome d'Hauteville House est toujours aussi agréable. La principale raison, c'est ce dessin qui mélange l'exotisme de certains décors (comme les temples aztèques) à des inventions mécaniques délirantes, le tout bien servi par une mise en couleurs très marquée. Certaines planches sont vraiment magnifiques ! On regrettera simplement quelques approximations sur les personnages. Les visages sont toujours parfaits, mais les jambes semblent souvent désespérément maigres pour porter de tels corps... Un détail qui à force de se répéter en devient un peu gênant.

Côté scénario, l'aventure prend dans ce tome toute sa dimension, les événements s'enchaînant rapidement avec une double narration puisque le personnage d'Eglantine devient elle aussi pleinement un agent secret. Mais là aussi on a un regret : celui de ne pas avoir plus d'informations sur le contexte géopolitique global. Résultat, l'histoire est distrayante, faite d'aventures et de péripéties, mais il manque ce petit plus qui donnerait une dimension supplémentaire à la série. D'autant que les personnages semblent parfois un peu lisses, Gavroche ignorant complètement par exemple les morts de son équipe lors d'un combat naval et aérien d'anthologie. Un peu plus d'humanité n'en rendrait ce baroudeur/séducteur que plus attachant. A suivre...