Aquaforte

Aquaforte

Kristen J. Bishop est une jeune auteur d’une trentaine d’années qui vit actuellement à Bangkok. De nationalité australienne, elle a écrit plusieurs nouvelles parues dans des revues anglophones. Aquaforte est son premier roman. Elle travaille en ce moment sur son second.

Raule, Gwynn, témoins anonymes d’une civilisation en perdition

Après avoir fui une révolution ratée dans la Contrée des Cuivres, Gwynn et Raule se retrouvent à Ashamoil, une des dernières cités encore existantes. Dans ce monde redevenu barbare c’est une chose rare.

Raule, chirurgienne de métier, trouve un emploi dans un dispensaire des bas quartiers. Gwynn, quant à lui, homme de main à tout faire, se fait enrôler dans la garde rapprochée d’un marchand d’esclaves.

Dans un univers de fin de vie, ils vont, tout les deux à leur manière, assister à la décadence d’une civilisation en ruine. Raule, en faisant collection de morts-nés mutants et Gwynn, en se laissant entraîner dans l’univers onirique d’une peintre excentrique.

Un roman hors des classiques du genre

Premier roman d’une auteur encore inconnue, Aquaforte déroute au premier abord. A mi-chemin entre la SF et la fantasy, avec un brin de fantastique, l’histoire n’en est pas moins belle et attrayante. K. J. Bishop nous décrit une civilisation au bord du gouffre qui essaye de survivre après un désastre nucléaire. Nos deux héros se font les témoins involontaires d’une société ou la magie et le rêve prennent peu à peu le pas sur la réalité. Voici un roman original mais difficilement classable. Même si l’histoire n’est pas des plus palpitantes, il résulte de ce roman une atmosphère d’abandon et de désuétude où l’humain tente malgré tout de survivre, avec ses rêves et ses espoirs. Entre utopie, tuée dans l’œuf, et illusions perdues, nos deux héros évoluent entre sarcasme et dérision, avec, malgré tout, une petite lueur au fond des yeux qui finira par les sauver. Dans un style agréable à lire, ce roman est plus tourné vers la réflexion et l’introspection que vers l’action ce qui en éloignera certains mais en attirera d’autres. Et au final l'impression est mitigée. L'idée est bonne mais pas complètement renversante. Sans doute faut-il y voir encore les tatonnements d'une jeune auteur pour qui c'est le premier roman. Une auteur à suivre.