Et le serment des fils

Et le serment des fils

Après neuf tomes exclusivement consacrés à leur héroïne fétiche, il n’est plus tellement nécessaire de présenter aux lecteurs un trio choc dans l’univers des bulles. Il s’agit, bien entendu, de Téhy, Vax et Vee, les auteurs de la somptueuse BD YIU, Premières missions et également, pour les deux scénaristes, de la saga principale YIU. Cela fait maintenant plus de cinq ans qu’ils sont aux commandes de cette BD bien particulière. Ils nous décrivent avec majesté un monde au bord du gouffre, dans lequel l’humanité survit tant bien que mal et où une jeune femme se bat par amour, pour sauver la vie de son petit frère. Et en plus de ces deux sagas menées en parallèle, il semblerait que Téhy nous prépare une nouvelle histoire…

“Regarde moi, ne regarde que moi, je suis ton ange Ji-A !!”

Yiu est enfin arrivée à l’hôpital où se fait soigner Ji-A et tombe juste devant lui pour le protéger d’un commando d’assaut qui doit arrêter les terroristes. Mais dans la confusion qui règne, tout bascule et les commandos prennent Yiu pour cible, la croyant de mèche avec les vrais terroristes. Elle va donc devoir sauver sa peau, protéger son frère et faire le ménage à la place des commandos. Et quand on touche à son petit frère, la mercenaire tueuse se met en marche et gare à ceux qui se trouvent sur son chemin...

Devant la beauté, on se tait…

Une fois de plus, nous voici replongés dans l’enfer de la Nouvelle Jérusalem et c’est toujours avec plaisir, délice et délectation. Avoir écrit cette histoire en deux tomes est une excellente idée de la part de Téhy. Cela lui permet d’approfondir certaines choses, de les rendre plus compréhensibles pour le lecteur. Il s’agit, bien entendu, de l’amour de Yiu pour son petit frère. En effet dans ces deux tomes, "L’Impératrice des larmes" et " Et le serment des fils", c’est la relation entre une jeune femme et son frère qui est explorée. A travers des temps d’introspection, lorsque Yiu fait défiler les souvenirs des terroristes, elle s’identifie presque à l’Impératrice Mère dans l’amour qu’elle porte pour ses enfants, mais surtout dans l’amour des enfants pour leur mère. Dans cet univers d’extrême violence, le contraste est d’autant plus flagrant.

Coté dessin, il n’y a franchement rien à redire, Vax maîtrise de mieux en mieux sa palette graphique et certaines planches sont à couper le souffle. Jeter un œil sur la page 37, vous comprendrez. Bien sûr, les couleurs y sont pour beaucoup et vont de paire avec le reste. Il manque peut-être de grandes planches dans lesquelles le talent de Vax pourrait pleinement s’exprimer. Mais étant donné le rythme soutenu de l’histoire, ces grandes planches le casseraient. Ce qui à la réflexion ne serait peut-être pas plus mal et permettrait au lecteur de reprendre son souffle. Voici une BD comme seul ce trio sait les réaliser : belle, violente, somptueuse et profonde avec un rythme soutenu à en perdre haleine de la première à la dernière planche. Respect…