L'âme fatale

L'âme fatale

Serge Meirinho a travaillé longtemps dans le domaine de l'animation (dessin animé, jeu vidéo) tout en rêvant de réaliser de la bande dessinée. Finalement, pour Glénat, il a scénarisé Bluehope et Miki, avant de se lancer dans la série Soulhunters.
Jeroda est tombé très jeune dans la bande dessinée – ce qui est normal pour un habitant D'Angoulême. Comme Meirinho, il a collaboré pendant plusieurs années à la réalisation de dessins animés et de jeux vidéos. C'est là qu'il a rencontré le scénariste qui lui a proposé de dessiner Soulhunters.

Tombée pour un mortel...

Diane Artémis est une chasseresse. Depuis l'antiquité, elle aime l'excitation de la poursuite. Elle pourchasse les âmes damnées échappées dans le monde des mortels. Mais elle adore encore plus le pouvoir et la puissance que lui confère sa place auprès du maître des enfers. Immortelle, sûre d'elle et soutenue par toutes les forces infernales, elle est infaillible – en fait disons plutôt qu'elle ne se fait jamais prendre.
Jusqu'au jour où elle commet une erreur de trop en tuant Achille, un innocent mortel – au lieu de ramener Tom Ammâra, sa vraie proie. Bannie des enfers, privée de ses pouvoirs, elle est renvoyée dans le monde des humains pour achever, sous la surveillance d'Achille, la traque qu'elle a commencée.
La situation n'est cependant plus la même. Bien qu'elle soit, ainsi qu'Achille, toujours immortelle, elle est soumise aux basses contingences matérielles des humains. Elle va devoir découvrir la faim, la soif, l'usage des WC et la dureté du monde. Ce qui ne va pas être facile...
Pourtant la situation va encore se compliquer quand Tom Ammâra refait surface et décime un quartier parisien en créant une vague de suicides. Les deux compagnons d'infortune ont fort à faire pour lutter contre le démon tout en échappant à la police.

Un bon scénario, desservi par un graphisme bâclé.

L'idée de départ de ce qui doit être une série est amusante. Jouée sur un mode comique à la limite de l'absurde, cette histoire pleine de rebondissements et de surprise se laisse facilement lire. Évidemment, il ne faut pas chercher de message ni de réflexion profonde dans cet album. Il s'agit uniquement d'un divertissement, qui pourrait être agréable.
Le gros, l'énorme défaut ce cette bande dessinée se trouve dans le graphisme. Il serait possible de dire qu'il est épuré, simplifié pour mieux souligner l'action et les personnages. Il semble plutôt réalisé sans véritable implication, croqué en vitesse. Le résultat est souvent laid, bancal et ne rend vraiment pas justice à l'histoire.
Il est possible que le dessinateur ait par moment voulu faire référence aux graphistes des années 70 avec ses dessins tordus et parfois à peine esquissé – on a parfois l'impression de replonger dans les univers psychédéliques de Pravda la Survireuse ou La langouste ne passera pas. Mais les goûts et les techniques ont très largement évoluées depuis cette époque. Parfois, par contre, le trait se fait plus net et plus actuel, mais là encore aucune magie ne sort des cases.
Le tout laisse une impression de manque de finition. Comparé à la qualité d'autres parutions actuelles, ce livre est vraiment un niveau au-dessous des bonnes bandes dessinées parues récemment.