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Aara

Tanith Lee ( Auteur), Jean-Yves Kervevan (Illustrateur de couverture), Estelle Valls de Gomis (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/06  -  Livre
ISBN : 275780166
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Anne   - le 20/09/2018

Aara

Tanith Lee, surnommée la Princesse Royale de la Fantasy, s'est fait une place dans le paysage littéraire féminin. Née en 1947, anglaise, elle est l'auteur, entre autres, de Cyrion, Terre de lierre, Tuer les morts, le cycle de Uasti, Le maître de la mort (prix British Fantasy, 1979), Opéra de Sang et le Dit de la terre plate. Elle a publié, à ce jour, 40 romans et 200 nouvelles dont une petite partie a été traduite en français.

Aradia est la fille d'un officier. Confiée à sa tante, alors que ses parents partent au front, elle ne comprend pas bien l'importance de cette guerre dont tout le monde parle. Lorsque les ennemis entreront dans la ville et qu'elle se retrouvera orpheline, elle n'aura pas d'autres choix que se mêler à la population terrorisée et essayer de s'en sortir comme elle peut. Un colonel, Gurz, aimant les très jeunes filles (elle a treize ans), la prend sous sa coupe et décide de l'emmener avec lui dans son pays du nord.

Joffrey ! Joffrey !

Aara n'est pas une héroïne comme on les aime. Bien au contraire, elle subit, se plaint, s'évanouit, se tourmente. Cordelia Vorkosigan s'en ferait péter un poumon, à force de rigoler. Et les deux modèles qui semblent avoir servi à la création de la jeune et sombre Aara, Angélique et Scarlett, lui tailleraient un joli costard dans les rideaux de sa litière…Il faut dire que Tanith Lee ne nous épargne rien : de l'amant Sudiste qui fait de la provocation dans les salons des courtisanes (Est-ce toi, Reth ?), au second froid et discret qui s'attache finalement à la belle (" mais sur un mensonge, ressasse et pleure Aara qui n'est décidément jamais contente de rien… "), on oscille entre la compassion nunuche et le franc agacement pour la jeune fille. Car jeune, elle l'est ! Dépucelée à 14 ans par le colonel barbare qui a envahi sa ville, violée par un monstre sanguinaire et brutal (les poètes violant peu, ou du moins sans prévenir avant des sévices qu'ils vont faire endurer à leur victime), devenue vraie femme grâce à un orgasme " chaotique " dans un buisson, lors de la sempiternelle scène de fête de la fécondité, Aara arrive à ressembler vaguement à une femme au bout de 300 pages.

Etre une femme…

Ressembler à une femme, ça consiste en quoi ? Tomber amoureuse. Ben oui, tiens ! Bramant du " Thenser, Thenser " dans les couloirs de son manoir, Aara se laisse aller à la passion, bravant les dangers pour retrouver son amant sudiste. On est loin du panache de Scarlett et on se demande ce que le Thenser en question fera de cette petite créature fragile et larmoyante, lorsqu'elle lui aura mis le grappin dessus. Parce qu'elle pleurniche facilement, en plus ! Sauvée de la mort, de la guerre et du chaos, elle continue à se rouler en boule dans les coins pour ahaner qu'elle ne mérite rien de ce qu'elle a, la pauvre ! Et, évidemment, comme un malheur n'arrive jamais seul, elle est belle et maintenant riche ! Le futur empereur n'aura alors de cesse que de l'unir à lui pour utiliser sa fortune… En tout bien tout honneur, précise Aara qui en aime un autre depuis ses douze ans et qui compte bien le retrouver avant ses dix-sept.

Du déjà vu

Prions pour que tous les pays pseudo médiévaux qu'Aara parcourra aient eux aussi leur bacchanale, prétexte à tous les débordements que la pudeur réprouve. Marion Zimmer Bradley nous avait longuement asséné le coup, il fallait bien que Tanith Lee s'y mette. Le style harassant a sûrement une subtilité que la traduction rend mal, par ailleurs. La quatrième de couverture nous annonce, entre autres, " un roman historique ". Etonnant…
On pense donc encore à Scarlett, à Angélique, ou à des romans comme Ambre (pas les princes de Zelazny, le roman pseudo historique…) qui ont le mérite de se dérouler dans un univers connu, et pas un monde vaguement inspiré du nôtre. Aara figurera donc peut-être dans la liste des livres à parcourir sur la plage, pour un public féminin avide d'histoires à l'eau de rose. Si vous aimez les vraies intrigues et les héroïnes fortes (ou qui ne passent pas leur vie en pâmoison, ce qui suffit parfois amplement), passez votre chemin ! Le seul point positif de cette affaire : la couverture est superbe !

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