Le Scarabée

Le Scarabée

Richard Marsh est un auteur londonien très populaire et prolifique de la fin du 19^ème siècle. Il publie de nombreux policiers ayant pour cadre l’Angleterre victorienne et quelques romans fantastiques dont Le scarabée est le plus connu. Ce roman sort pour la première fois en même temps que le Dracula de Bram Stoker en 1897. Il s’inscrit en bonne place dans les références de la littérature fantastique et est considéré comme « le premier véritable thriller surnaturel ».

L’angoisse dans les rues de Londres

Dans les rues de Londres est apparue une créature étrange au fort pourvoir surnaturel, notamment hypnotique. Cet être résolument maléfique d’origine égyptienne semble bien décidé a tout mettre en œuvre pour nuire au renommé Paul Lessingham. Ce jeune politicien d’une petite quarantaine d’année est promis à un avenir des plus brillant. L’apparition de son mystérieux ennemi remet en cause ce bel avenir et ses projets de mariage avec la belle Marjorie Lindon.

Un récit vieux de plus d’un siècle

Le texte de Richard Marsh est résolument ancré dans son époque. A travers son récit, on devine l’angoisse de la fin de l’empire anglais en crise. Le récit débute d’ailleurs avec la détresse d’un malheureux ayant vraiment atteint le paroxysme de la misère dans les rues de Londres de l’ère victorienne. Cette angoisse se personnifie naturellement sous la forme de la vengeance d’une créature, étrangère à quoique ce soit de connu et provenant du fond de la zone d’influence de l’empire : la mystérieuse Egypte.

Le récit est construit de manière intéressante même si le style, très travaillé, semble parfois lourd. Il est fragmenté en quatre parties auxquelles correspondent quatre narrateurs. Cette construction permet d’obtenir quatre points de vue sur la même intrigue.

Cependant, les connaissances acquises depuis le 19^ème en égyptologie (particulièrement importantes dans ce domaine) égratignent la vraisemblance de l’intrigue et le mode de pensée « colonialiste » de l’époque apparaît aujourd’hui assez choquant dans certains passages.

On peut se demander s'il est encore intéressant de lire ce roman en 2007 autrement que comme un document historique sur les débuts de la littérature fantastique. Car sortie de ce contexte, il apparaît désormais passablement désuet et un rien ennuyeux, voir, répétons le, choquant par son mode de pensée. Vous voilà prévenu.