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Première Partie

Anne-Claire Jouvray (Coloriste), Jérôme Jouvray (Dessinateur), Stéphane Presle (Scénariste)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/06  -  BD
ISBN : 2754800433
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CelineP   - le 31/10/2017

Première Partie

Cet album de Stéphane Presle, Jérôme et Anne-Claire Jouvray est l’intégrale des trois premiers tomes de L’Idole dans la Bombe parus en 2006 dans la collection 32 de Futuropolis. Cette collection propose un concept original. En effet, les albums sont découpés en 32 pages, d’où un prix abordable et une parution rapide (avril, juin, novembre), ces « mini-albums » sont ensuite repris en intégrale.

Le couple Jouvray (Jérôme au dessin, Anne-Claire à la couleur) ainsi que le frère aîné de Jérôme, Olivier (scénariste) sont les auteurs de la très bonne série Lincoln, un western fantastique.

Avec L’Idole dans la Bombe Jérôme et Anne-claire Jouvray mettent en image le scénario dense et riche en rebondissements de Stéphane Presle. Un récit qui fait écho à l’Histoire, mais au ton léger et parfois absurde…

Monoposie : Continuons la lutte !

La Monoposie est un état totalitaire, en guerre, dirigé par le Grand Monopose, dictateur à la santé physique défaillante. Le professeur Anatole Barzavotzig présente ses études sur la fission de l’atome. Mais, le gouvernement du Grand Monopose n’est pas satisfait de ce travail sur « l’infiniment petit », préférant plutôt « l’infiniment grand ».
Ses recherches méprisées, Barzavotzig envisage de quitter le pays pour gagner un état libre et en paix comme la Confédération des Etoiles, l’ennemi de la Monoposie.

Ils sont nombreux, comme lui, à vouloir fuir ainsi leur patrie : Tho-radia, vedette de la chanson ; Spongia Dimitri, horloger peu scrupuleux…et d’autres encore plus ambigus, comme le commissaire Modra, travaillant pour le gouvernement et allié de la résistance... Parviendront-ils tous à trouver ce qu’ils recherchent ?

Une grande histoire, plusieurs intrigues… Une narration non linéaire très efficace

C’est dans un univers triste, gris, en crise, à la fois très réaliste et imaginaire, que le lecteur est plongé dés les premières pages. Le récit, pour les faits et propos évoqués, rappelle indéniablement la Seconde Guerre mondiale. Mais, les noms des personnages et des lieux, en plus des objets au design fantaisiste - comme les hélicotrons ou des ordinateurs à l’aspect très contemporain - ramènent bel et bien le lecteur à une fiction.
Au début, on ne sait donc pas trop où et comment placer l’histoire, mais peu importe, les différentes intrigues introduites progressivement par les protagonistes entraînent rapidement le lecteur dans un récit qui se révèle être palpitant.

La narration et le découpage passent d’ailleurs d’une intrigue à l’autre avec une aisance déconcertante ; il suffit que les personnages se croisent dans le même cadre pour que l’on glisse sur une autre intrigue, mais sans jamais se perdre.
Petit à petit, en suivant les personnages, on assemble les pièces du puzzle. Des détails sont disséminés dans le décor, à l’arrière-plan, ou plus loin dans le récit pour nous aider à mieux comprendre certains agissements.

Un récit très bien mené au graphisme fin et soigné

Découpé en trois chapitres (correspondant aux trois tomes de la première parution), Stéphane Presle alterne les tons (grave, ou plus léger, presque absurde) et le rythme : des passages posés sont suivis de rebondissements (le professeur laissé pour mort), de scènes intenses où l’on reprend son souffle en même temps que les personnages (à la douane, où l’évasion de Tho-Radia). Avec L’Idole dans la Bombe les auteurs nous offrent une BD très cinématographique, avec des plans d’action dignes de films d’espionnage.

La combinaison graphique du couple Jouvray, le trait de Jérôme et les couleurs en aplats d’Anne-Claire, impose dès les premières pages une ambiance un peu terne, qui sert parfaitement l’histoire et l’époque que l’on devine.
Le ton des couleurs varie selon le lieu. Ainsi en Monoposie, c’est sombre, gris, froid, reflétant le manque d’espoir, la mélancolie des personnages. Pour La Confédération des Etoiles, les lumières sont chaudes, un peu plus vives. Les hachures et la matière au crayon gris de Jérôme Jouvray se font aussi plus discrètes. Une différence d’ambiance simple et efficace qui aide à la compréhension du récit.

Un très bel album, à tous points de vue

Cette première partie de L’Idole dans la Bombe est le très bon début d’une histoire qui tend à connaître plus d’un rebondissement. Les personnages sont loin d’être lisses et sans surprise. Pour citer Stéphane Presle à leur sujet : « L’Idole dans la Bombe est pleine de ces imposteurs de la vie qui une fois qu’ils tombent le masque vous déçoivent ou vous surprennent agréablement. »

Quant au graphisme, ombres et matières travaillées au crayon gris, il est plus que plaisant. L’intérieur de l’ouvrage répond complètement à ce que laisse présager la couverture.
La seule déception est l’attente d’un an avant que la suite ne paraisse ! (Prévue en trois volumes). Pour se consoler on peut toujours se rendre sur le site de Jérôme Jouvray pour y glaner quelques infos et croquis… http://www.kcs-production.com/jerome/

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