Le Démon des Flammes

Le Démon des Flammes

Cinq cents ans de méprise

Les protagonistes de La Sorcière Grise se sont séparés après la victoire contre Marmo. Parn, le Chevalier et Deedlit, l'elfe shaman parcourent depuis deux ans l'île à la recherche de Karla, l'antique sorcière qui détient le corps de leur ami Woodchuck, le voleur. Leurs pérégrinations les amènent à retrouver le Roi-Mercenaire Kashue dans son désert.

La situation du royaume de Flaim et de la tribu du Vent n'est pas glorieuse. Un shaman de la tribu des Flammes – leur ennemi ancestral – vient de réveiller le démon du Feu qui autrefois les protégeait des sorciers antiques dont Karla est la seule survivante. Contrôlant le démon pour appuyer son armée, la tribu rebelle marche sur la forteresse de Kashue sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter.

Kashue lui-même a été libérer le démon du Vent, protecteur de son peuple, mais il ne le contrôle pas. Délaissant la quête de Karla, Parn et Deedlit mettent aussitôt leurs bras au service de leur ami. Il leur faudra aller rechercher Slayne et Laïra et trouver d'autres partenaires pour parvenir à démêler l'écheveau de mensonges qui est à la base de la mésentente entre les deux tribus du désert, passer des pactes avec les démons et donner au pays de Flaim la possibilité de reverdir un jour...

De la fantasy à l'oriental

Pour ses scénarios, Mizuno ne fait pas vraiment preuve d'innovation. Comme pour le tome précédent, les personnages principaux forment une équipe standard de jeu de rôle médiéval-fantastique : chevalier, guerrier, voleur, mage et shaman marchent ensemble contre les forces du Mal qui manient autant la magie que le fer.

Mais l'intérêt de l'ouvrage n'est pas dans l'histoire, mais plutôt dans son traitement, ses descriptions et les personnalités des personnages. La vision orientale de l'auteur apporte un nouveau sens aux quêtes, une manière de vivre différente de ce que notre culture a su apporter à la littérature. Les héros et même leurs adversaires suivent des codes précis et parfois cruels, allant jusqu'au sacrifice d'honneur.

La langue simple et claire rend la lecture facile – presque trop – car le livre semble très court. Mais elle le rend aussi actuel, loin des styles pompeux ou ampoulés des maîtres et des récits de l'époque (ce volume a en réalité plus de quinze ans). C'est une bonne histoire qui se laisse lire si l'on prend la peine de se laisser porter par le texte en oubliant le jeu de rôle malgré tout toujours sous-jacent.