Le Sceptre de Domination

Ryo Mizuno est un créateur d'univers. Il a commencé dans les années 1980 en jouant à des jeux de rôles américains qu'il traduisait en japonais. Passionné, il se lance dans la création de son propre monde, Lodoss, dans lequel il plonge ses joueurs. De cet univers vont naître plusieurs romans, des séries animées et une foule de produits dérivés.
Pourtant longtemps seules les versions télévisées des aventures de ses héros seront disponibles en France, jusqu'à ce qu'enfin en 2006 sorte le premier volume traduit.

Début d'aventure

Les héros des luttes précédentes se reposent, vivant tranquilles dans le petit village de Zaxxon, quand ils sont assaillis par une troupe venue réclamer un tribut pour le Seigneur de la région. Une fois les mercenaires vaincus, ils vont tous sympathiser.

Et c'est donc naturellement qu'ils partent tous ensemble lorsque la grande prêtresse Neese les prévient qu'un guerrier de Marmo cherche une relique qui pourrait déstabiliser Lodoss toute entière. Il leur faut arrêter leur adversaire mais aussi vaincre les derniers dragons de l'île, car l'un d'eux possède le Sceptre de Domination, d'une puissance terrifiante.

Pourtant tout ne se passe pas comme ils le souhaitent. Ashram, le guerrier de Marmo, a de l'avance et s'est acquis des soutiens importants. De plus, leur premier combat, contre le Dragon de Feu, tourne à la déroute totale. Il devront se surpasser s'ils veulent avoir une chance de gagner... dans le prochain tome !

Simple et efficace

Ce qui est remarquable chez Mizuno, c'est que derrière une simplicité presque dépouillée d'écriture se profile en réalité une capacité d'évocation puissante. Le texte est simple, sans mots complexes ni longues phrases profondes. Il n'y a pas d'interminables descriptions ni de double sens. Juste une aventure contée par un auteur passionné.

Il possède parfaitement son sujet et sait jouer des deux ressorts qui sous-tendent toute son œuvre : la richesse de l'heroïc fantasy anglo-saxonne et la rigidité des codes de son propre pays. Les caractères de ses héros gagnent en consistance à cette dualité, sortes de samouraïs rongés par l'honneur et plongés dans le monde du Seigneur des Anneaux.

Avec les années qui ont passées, il trouve une sorte de seconde jeunesse. Autrefois précurseur du mouvement manga, il en devient aujourd'hui un témoignage, une quintessence fort intéressante à parcourir, même si l'on est fort loin des qualités d'écriture des grands maîtres de la fantasy.

Comme les deux premiers volumes, le gros défaut de ce livre est qu'il est trop court. Il est si facile de plonger avec Parn et ses amis que l'on en ressort trop vite.