Futur 1
Voyageur est un énorme projet mis en branle par Pierre Boisserie (La Croix de Cazenac, Eastern, Nova Genesis) et Eric Stalner (Le Roman de Malemort, Blues 46, La Liste 66). Tous les deux vont co-scénariser l'ensemble des volumes prévus : trois cycles (Futur, Présent, Passé) de quatre tomes chacun, avec un dernier album pour clôturer la série. Cette aventure est ambitieuse. Elle devrait consister à réaliser treize tomes en quatre ans. L'astuce est de confier chaque cycle à un dessinateur différent, à la fois pour paralléliser le travail et pour différencier les graphismes de chaque époque.
Dur apprentissage
2082 - GranParis. Trois jeunes adolescents s'enfuient du centre qui a été leur seul univers, sous l'oeil bienveillant d'un homme balafré qui paraît tout savoir à l'avance. Ils découvrent la vraie vie, le monde fermé qu'est la capitale, la mort et la fuite dans les bas-fonds.
C'est là qu'ils apprennent à découvrir - pour peut-être un jour réellement maîtriser - les pouvoirs qu'ils possèdent tandis qu'autour d'eux des complots, alliances et trahisons se dessinent et s'enchevêtrent . D'étranges personnages qui semblent connaître le futur surveillent ou assistent les jeunes dans leur formation à l'école de la rue et de la vie. Il devient très vite évident que ces gens sont des ersions plus âgées des jeunes, l'un d'eux étant le "Voyageur" repérable par une sorte de balafre en forme de V sur le front, qu'il promène au travers des époques - si l'on en croit croit une bizarre galerie de portraits dans le bureau du responsable du centre d'éducation.
Une bonne introduction
Il est difficile de parler de manière isolée de ce volume. A l'échelle du projet immense dont il fait partie, il ne constitue qu'une simple introduction, une mise en place des principaux figurants de la pièce. L'action n'en est pas absente mais ne représente pas le sujet réel de ce tome. Nous y découvrons le Voyageur, à plusieurs âges, de son adolescence à sa vieillesse. Des avatars qui se rencontrent ou se croisent - seuls les plus vieux identifiant les jeunes comme leurs doubles. Il est aisé de comprendre que nous voyons à la fois le début, mais aussi la fin du cycle, que lorsque l'histoire se refermera (dans le treizième tome) nous reviendrons ici.
L'univers décrit n'a pas grand-chose d'original, on y reconnaît des similarités avec Les Eaux de Mortelune entre autres. Mais là ne semble pas être l'important (je le répète, ce tome n'est qu'un bref tableau brossé d'une situation initiale, il est donc difficile d'avoir une idée complète de l'intrigue) car ce sont les hommes et les femmes qui seront la trame réelle de l'histoire, l'unité qui fédèrera tous les tomes entre eux, non le lieu dans lequel se déroule localement l'action. Et c'est là un des intérêts de ce projet, ce qui le rend déjà passionnant avant même qu'il n'ait réellement démarré.
Il faudra donc attendre les prochaines sorties de cette série pour en savoir plus et c'est avec une certaine impatience que je vais attendre le volume suivant.