Exfiltration Geisha
2007 aura vu 3 BD signées Téhy paraître. Que ce soit de la fantasy avec L'Ange et le dragon dessiné par Lalie ou encore L'Empire des Mecchas avec Fenech et enfin Yiu premières missions, Téhy prouve comme toujours qu'il regorge d'idées et de scénarios. C'est un faiseur d'histoire voire un créateur d'univers.
Pour ce cinquième tome des premières missions de Yiu, il est accompagné de J. M. Vee au scénario et de Vax aux dessins. Le petit dernier étant Bruno Stambecco pour la couleur. Voici un quatuor de choc pour une BD hors du commun et des sentiers battus.
Votre mission, si vous l'acceptez... Heu en fait vous n'avez pas le choix...
Pour cette mission, Yiu n'a que dix-neuf minutes pour réussir a extraire les informations concernant la prochaine réincarnation du Dalaï Lama. En effet, celui qui sait où se trouve cet enfant va se faire exécuter par injection létale.
Hélas pour elle cette mission va être compromise et elle se retrouve encerclée par une horde de chinois fanatiques qui ne rêvent que de tuer le Dalaï Lama. Elle va devoir donc emmener l'embryon et la mère porteuse jusqu'à la frontière chinoise. Mais la mère n'est peut être pas celle que l'on croit.
Des couleurs qui réhaussent le dessin et l'ambiance de cette BD
Que dire de plus que je n'ai déjà dit...Pour cette fin d'année 2007, Téhy nous concocte un album de toute beauté. Une fois encore tout va très vite. On a à peine le temps de respirer entre chaque planche. Il nous entraîne une fois de plus dans l'action pur jus. Bien sûr on pourrait s'arrêter sur le fond de cette BD, à savoir un univers dépravé où l'ambition politique et religieuse est de rigueur. Mais là n'est pas la question. L'univers dans lequel se déroule l'action est tel qu'il est. Point barre. Par contre, ce qui peut nous toucher c'est la manière dont Yiu réagit face à ses commanditaires. Elle semble rester la seule humaine dans tout cet univers de barbarie. La seule à posseder encore une âme et un coeur alors que même la religion est corrompue par le pouvoir et la domination des hommes.
Comme dans les précédents albums, Vax apporte sa touche personnelle à cette BD. La fluidité des dessins, la finesse du trait et le découpage amplifient l'asphixie dans laquelle est plongée le lecteur du début à la fin de l'histoire. Rien n'est laissé au hasard et que ce soit les motos, les aéroplanes ou les vêtements des personnages, les détails sont là.
Un nouvel atout est ajouté à cette équipe déjà talentueuse. Il s'agit de Bruno Stambecco pour la couleur. La différence est là. Grâce à l'utilisation bien particulière de la palette graphique, d'un jeu d'ombre et de lumière et surtout d'un dégradé au niveau des couleurs, il met en relief les dessins de Vax. C'est ce qui attire l'oeil au premier regard. C'est simple il suffit de voir la couverture.
On ne change pas une équipe qui gagne et avec l'arrivée de Stambecco, il semble que Yiu-Premières mission ait encore de beaux jours devant elle.