Héria

Nicolas Pona est un touche-à-tout que son chemin a amené vers la scénarisation de bandes dessinées. Il réalise le Cycle d'Ostruce avec Christophe Dubois dont c'est la première participation en tant que dessinateur.

Aux mains des révolutionnaires

Ajjer, la guerrière drack, a été capturée. Emmenée dans un dirigeable réquisitionné par les forces de libération, elle se retrouve au milieu d'une bataille aérienne dont l'œuf n'est pas le seul enjeu. Isolée, affaiblie, elle n'aura comme soutien que des éléments marginaux dans la guerre qui secoue son pays.
La jeune voleuse, un commandant de dirigeable désabusé et une figure de proue mégalomane seront-ils suffisants pour contrer les assauts d'une autre drack, d'un soldat capable de manier les pouvoirs du froid ou les mystères d'une ville emplie de morts-vivants ?
Combats, horreurs et rebondissements parsèment cette histoire dans laquelle seule la volonté peut soulever les montagnes.

Une suite haletante

Le premier volet de ce cycle, L'Héritier du dragon, nous avait plongés dans une Russie emplie de mystère, de magie et d'horreur. Tous les événements de l'époque sont là, simplement transposés dans un univers onirique décalé (un tsar-dragon, des ogres...). Le second poursuit sur cette lancée avec de nouvelles innovations et des surprises impressionnantes.

Pona invente à chaque page un monde entier, généreux et surprenant, parsemé de clins d'œil à d'autres séries et de références – je ne les ai certainement pas toutes trouvées. Depuis les Vivenef de Robin Hobb jusqu'aux combats aériens de Miyazaki, les auteurs savent se servir de matériaux existants pour agrandir leur propre univers sans nous y perdre – et sans abandonner l'âme de leur œuvre.
Le graphisme est dans la veine du tome précédent, splendide et envoûtant. Les emprunts à Hugo Pratt se mêlent d'autres influences pour nous plonger dans une Sibérie rouge et blanche – sang et neige mêlés.

Cette série est à ne manquer sous aucun prétexte.