Jeunesse
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La guerre qui n'existait pas

Thomas Bauduret (Traducteur), D.J. Machale ( Auteur), Victor Lee (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/03/08  -  Jeunesse
ISBN : 9782013223690
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Christian   - le 20/09/2018

La guerre qui n'existait pas

Après le monde médiéval de Denduron, (Le Marchand de peur, tome 1), puis le monde aquatique de Cloral (La Cité perdue de Faar, tome2), Bobby Pendragon est de retour dans La guerre qui n’existait pas. Dans ce troisième tome,  Bobby découvre deux nouveaux mondes  qui constituent le passé et le futur de son monde d’origine : la "Première Terre", d’avant la Seconde Guerre mondiale, et la  "Troisième Terre", du sixième millénaire.

Le ton change. Ambiance film de gangsters, film d’espionnage, parsemé d’interrogations métaphysiques, en quelques sauts temporels, sur l’avenir de l’humanité, la série devient plus noire, mais prend de la hauteur.  C’est l’occasion pour D.J. MacHale, réalisateur de séries télé, d’explorer des univers différents. Il se risque au paradoxe temporel et au vertige uchronique.

Peut-on éviter la Seconde Guerre mondiale et ses millions de morts ? Quels micro-événements peuvent conduire à une autre issue pour la guerre ? Cette issue en vaut-elle la peine pour l’humanité entière ? Doit-on accepter de sacrifier un petit nombre d’humains au nom de l’avenir de l’humanité ?

Un programme d’autant plus terrassant pour le pauvre Bobby qu’il est censé apporter des réponses avant que les choses ne se gâtent. Pour la victoire dans la guerre qui existe bien, celle du bien contre le mal. Celle des Voyageurs contre Saint Dane. Heureusement il est aidé par deux compagnons, Spader, le Voyageur de Cloral, et Gunny, le Voyageur de la "Première Terre".Sans compter ses amis Mark et Courtney qui l’encouragent à distance, de la "Seconde Terre". 

Retour vers le passé-futur

A peine remis de ses aventures aquatiques à Cloral et de la mort de son oncle Press, Bobby Pendagron suit les traces de l’ennemi public Saint Dane sur la "Première Terre ". Il se retrouve avec son ami Spader en 1937 poursuivi par des gangsters new-yorkais. Avec l’aide de Gunny, Voyageur de la Première Terre,  il peut travailler comme groom dans un grand hôtel et s’immiscer dans une guerre des gangs dont l’issue est l’avenir du monde libre.

Pour deviner quel diabolique plan Saint Dane est en train d’ourdir pour faire triompher le mal, il devra se rendre sur la future "Troisième Terre". Il devra en apprendre davantage sur les événements internationaux marquants de 1937 et choisir le bon gang pour sauver le monde. Mais Saint Dane compte triompher en tablant sur les "faiblesses" de Bobby : son sens du devoir et son sens de l’humain.

Le Voyageur-en-chef

Devenu un poncif de la littérature jeunesse, l’artifice du monde parallèle n’est pas ce qui caractérise le plus cet épisode 3. D’abord parce que Bobby ne fait que voyager dans le passé et le futur et que l’action est centrée sur un événement marquant de l’année 1937 : l’explosion du zeppelin LZ 129 Hindenburg à son arrivée à l’aéroport naval de Lakehurst.

L’intérêt de l’ouvrage est davantage dans l’indécision du pauvre Bobby quant à la conduite à suivre. Les Voyageurs sont censés combattre le mal pour restaurer le bien, mais où est le bien et le mal ?  Saint Dane, le diabolique Mister "Ben Laden" de Halla (l’ensemble des mondes parallèles), transformeur de son état, sait, lui, où se trouve la frontière entre les deux.  Et Bobby doit découvrir que le bien futur n’est pas toujours compatible avec le bien présent et c’est là où les choses se compliquent. C’est une première entorse au manichéisme consubstantiel à la série (les Voyageurs du bien).

Bobby Pendragon franchit ici un nouveau palier dans sa stature de Voyageur-en-chef. Il n’a plus besoin de s’en référer à son oncle, désormais disparu. Il ne peut plus compter que sur lui-même dans une société corrompue et paranoïaque. Il développe son intuition et son autorité. Profil chef de gang. Il ira d’ailleurs jusqu’à sanctionner son compagnon Spader, qui n’a pas encore son abnégation et sa hauteur de vue.

Le récit est toujours traité sur un bon rythme, sans pause, mais sans excès de vitesse.  A noter les ruses déployées par Bobby pour communiquer avec le futur qui avaient déjà fait le charme de la fin du tome 2.

Un bon point pour la série et la capacité de D.J. MacHale de traiter d’univers différents avec la même candeur cynique et le même enthousiasme.

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