Robin Hobb n’est plus à présenter, elle est l’auteur de nombreux best seller dont les cycles de L’Assassin Royal et celui des Aventuriers de la mer. Elle est née en Californie (États-Unis) le 5 mars 1952. Elle a commencé à écrire sous le pseudonyme de Megan Lindholm pour des revues en 1971, ainsi que des ouvrages dont l'on commence à trouver des versions traduites en français. Elle a connu son plus grand succès avec The Farseer Trilogy (L'Assassin royal) en 1995 et continue ici une trilogie très attendue. Ce roman, Le Cavalier rêveur est la seconde partie du premier tome des aventures de Jamere Burvelle.
Adolescence tourmentée
Jamere est maintenant à l’Ecole royale de cavalerie où il apprend avec tous ses compatriotes les dures lois de la guerre. Malheureusement, il doit faire face aux brimades incessantes des enfants des anciens nobles qui considèrent que les fils des nouveaux nobles n’ont rien à faire à l’école. Cet antagonisme représente en fait exactement ce qui se passe dans la société gernienne où les nouveaux nobles doivent tout au roi et les anciens nobles se battent pour récupérer leurs droits.
Une situation pas vraiment confortable pour Jamere qui est en plus toujours tiraillé entre la femme arbre et sa loyauté envers son pays. La rencontre avec Epinie sa cousine ne va pas arranger les choses…
Un roman plus abouti
Robin Hobb arrive dans ce roman à rendre son personnage de Jamere plus attachant même s’il reste par certains points d’une niaiserie navrante qui correspond cependant à son âge. Il est confronté aux dures lois qui règnent à l’école et arrive à s’en tirer avec brio en rendant la pareille à ses attaquants. Lorsqu’il se rend chez son oncle, Jamere lui explique toutes ses brimades et c’est alors qu’il apprend tous les conflits politiques de la société gernienne à Thares-la-Vieille. Les anciens nobles veulent reconquérir les territoires de l’ouest cédés au royaume de Canteterre après une guerre désastreuse pour la Gernie alors que le roi, soutenu par les nouveaux nobles, veut étendre son territoire vers l’est là où se situe la terre des Ocellions. Chaque idée est très bien expliquée et même si le lecteur prend évidemment partie pour les nouveaux nobles, il comprend néanmoins les aspirations des anciens nobles.
Jamere fait aussi connaissance avec sa cousine Epinie qui, sous ses airs d’écervelée, lutte pour la condition de la femme dans la société de Thares-la-Vieille. Elle fait également du spiritisme et lors d’une séance se rend compte que Jamere est habité par un autre esprit. Celui-ci s’en défend mais cela lui permet de se poser des questions quant à l’emprise de la femme arbre sur lui. La suite du roman révèlera que Epinie avait raison de se méfier de cette âme diabolique qui, par l’intermédiaire d’Ocellions, va lancer la peste sur la ville. Une peste qui va entraîner la mort de nombreuses personnes. C’est au cours de cette infection que Jamere se retrouve, dans ses rêves, réellement confronté à la femme-arbre qui usera de tous les stratagèmes imaginables pour vaincre son esprit.
Ce deuxième tome est ainsi grandement plus abouti que le premier. En effet, le décor y est largement planté et les descriptions sont plus colorées et surtout moins longues. La liesse pour la fête de la Nuit Noire fêtant le solstice d’hiver est décrite avec habilité et parfois sensualité. Les personnages sont aussi beaucoup moins manichéens et la magie, plus présente, donne un réel relief au roman. Il est cependant regrettable que la majeure partie de l’action se situe dans les dernières pages.
Ainsi, encore une fois, Robin Hobb arrive à nous enchanter par un rythme soutenu, des personnages attachants et la suite promet de bons moments.