Qui se cache derrière le pseudonyme de Téhy ? Un auteur bien complexe à plusieurs facettes. Si Téhy en est le côté sombre et torturé, Jim représente son côté lumineux et joyeux. À croire qu'il est schizophrène !!!!
En fait ces deux personnalités lui permettent d'exprimer des histoires totalement différentes, et heureusement que Téhy a Jim pour souffler un peu. Téhy exprime son talent au travers d'univers sombres, glauques et en fin de vie. Que ce soit dans
Fée et tendres automates ou encore
L'Empire des Mecchas, ce motif est présent. Mais pour contrebalancer tout ça, ses personnages sont d'une sensibilité extrême. Cette sensibilité se retrouve aussi dans
L'Ange et le dragon.
Nicolas Guénet et J.M. Vee sont ses collaborateurs sur le projet de
Yiu depuis le début. Ils travaillent respectivement sur le dessin et sur le scénario. Avec Téhy, ils sont à l'origine de ce projet hors norme.
Une lueur d'espoir ? Le faux dieu est tombé et dans sa chute il a entraîné l'humanité avec lui. L'apocalypse est là mais malgré tout un espoir demeure. Celui d'une jeune femme qui fera tout pour serrer son petit frère dans ses bras. La greffe totale de Ji-A a commencé et Yiu est sur les ruines fumantes d'un champs de bataille. Son unique but devient alors de survivre dans ce chaos, car rien n'est plus important que son petit frère. Elle se dirige donc vers la clinique où il est opéré, poursuivie par des Shiva-teks, des androïdes tueuses à l'image de Shiva, le dieux de la destruction chez les hindous. Le compte à rebours a commencé.
Une fois de plus Téhy et Guénet nous en mettent plein la vue Il faut bien avoir ceci à l'esprit quand on lit
YIU : on ne lit pas n'importe quelle BD, on pénètre dans un univers bien particulier qui, s'il est le reflet de la pensée de son créateur, nous autorise à nous poser quelques questions sur la santé mentale de Téhy. Et pourtant ce n'est pas le cas. Simplement il faut s'habituer à cet univers glauque, sombre et malsain mais empli d'une beauté et d'un amour pour la vie qui, par contraste, en deviennent paradoxaux. Avec le personnage de Yiu, Téhy nous fait comprendre que malgré le fait que le monde soit pourri, si l'on a un idéal, il vaut la peine de se battre. C'est ce qui est réellement important qui compte.
Côté dessin, les peintures de Guénet sont toujours à la hauteur. De belles planches sans commentaire permettent au lecteur de se fondre complètement dans cet univers et d'apprécier le dessin à sa juste valeur. La peinture renforce une sensation oppressante présente dans l'atmosphère de cette BD.
Comme toujours, le découpage des planches est à prendre en compte et sert complètement l'histoire. Dès que l'on se retrouve dans l'hôpital avec Ji-A, le fond des planches est blanc, les couleurs sont froides et apaisantes et tirent vers le bleu. Alors que tout ce qui touche au chaos extérieur est empreint de violence, le fond des planches est noir et les couleurs sont chaudes. Comme les enfers, tout simplement. Il faut dire que c'est Téhy qui s'en charge. Cela prend une part importante dans la réalisation de la BD mais c'est lui qui s'occupe du story board et du placement des personnages. Ce qui installe une constante et un repère dans les six tomes.
Il est une planche à remarquer tout particulièrement : celle de la scène dans laquelle Ji-A se retrouve écorché vif avant l'opération. Elle renvoie forcément à un autre écorché vif : le faux dieux agonisant. Comme si la mort du Dieu permettait à Ji-A de revivre...
En fait,
YIU est bien plus qu'une simple BD. Il suffit d'aller sur le
site internet pour comprendre ce qu'il se passe. Il y a une véritable interaction entre Téhy et ses fans. De plus, les autres collaborateurs comme Vax participent au développement de cet univers et l'enrichissent constamment. Les unités "Shot to kill" proviennent directement de la série
Yiu-Premières missions que Théy développe avec Vax.