La Tour Sombre 3

Grand prêtre du frisson et de l'angoisse, Stephen King multiplie depuis plusieurs décennies maintenant les romans et les nouvelles, alimentant au passage Hollywood toujours friand de ses histoires. On citera pour mémoire Carrie ou bien encore La Ligne verte, Ça ou Christine. Une bibliographie centrée sur le fantastique sauf lorsqu'il s'agit de La Tour Sombre, une énorme saga postapocalyptique entre science-fiction, western et fantasy. Une aventure dont il a tiré trois albums pour Marvel en forme de spin-off avec la collaboration de quelques artistes de talent dans le monde du comics comme Peter David (Hulk), Jae Lee (Ultimate Fantastic Four) et Richard Isanove (Spider-Man).

Roland le furieux

Dans un futur sur une terre ravagée, Roland est devenu au début de l'aventure un pistolero, une sorte de cow-boy et de guerrier qui a obtenu le droit de porter des pistolets et de s'en servir. Sa jeunesse était déjà un exploit, bafouant les usages. Dans la foulée, il rencontre Susan et en tombe éperdument amoureux. Malheureusement elle est promise à un puissant personnage du coin et en s'aimant ces deux là vont déclencher le chaos et la fureur. Les colts n'auront pas le temps de refroidir.

De la beauté de la violence

En se situant avant le début de la saga de La Tour Sombre, Stephen King a eu une idée de génie propre à ravir les fans de la série tout en les obligeant à lire cette trilogie pour en savoir un peu plus sur leur héros et sa jeunesse. Une jeunesse dont le récit est particulièrement fort (même s'il n'est pas complètement original) avec de grands drames et de grandes souffrances dans un monde violent et totalement dingue. Une violence qui fascine car elle révèle les hommes. Il n'y a pas de place à l'espoir et l'on sait d'emblée que l'amour de Roland et de Susan n'est qu'une pause dans un déferlement de haine et de sang. On sent là toute l'efficacité et le savoir faire de l'auteur quand il s'agit de capter l'attention de ses lecteurs.

Côté dessin, certaines planches sont superbes, les deux dessinateurs s'en étant donné à cœur joie dans les ombrages et les lavis, accentuant  énormément  les contrastes pour mieux souligner la noirceur du monde et des personnages de La Tour Sombre. C'est est même parfois un peu trop, presque étouffant dans les ambiances pourpres. C'est le seul vrai reproche que l'on fera à cette saga qui est sinon une véritable réussite.